« L’accident d’exploitation sur un four de fusion de déchets métalliques a été maîtrisé à 13H06 par les équipes d’intervention de l’usine. Il n’y a eu aucun rejet chimique ou radioactif », a rapidement fait savoir EDF dans un communiqué. « Il n’y a aucune raison de s’inquiéter », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie. « C’est un accident industriel et non pas un accident nucléaire », a affirmé Eric Besson, ministre de l’Energie.
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Les propos rassurants sur l’accident de Marcoule ne sauraient masqués l’embarras de la filière nucléaire, qui accuse ici un nouveau drame. Quant aux questions, elles demeurent nombreuses : quelle est la nature de l’accident ? Pour l’instant, personne n’est en mesure d’y répondre. L’installation répondait-elle à toutes les normes de sécurité ? Nous allons voir que ce n’était apparemment pas le cas. La communication a-t-elle fonctionné correctement ? Alors que certains doutent de la parole des responsables d’EDF, il s’avère que l’information a été lente à circuler…
L’opposition réclame la transparence
« Il faut que la France entre dans une autre politique de transparence démocratique dans des domaines comme celui-ci », a d’ailleurs demandé Martine Aubry (PS), à l’instar de Ségolène Royal (PS) : « Dans les activités industrielles dangereuses, notamment celles qui sont liées à l’énergie nucléaire […] c’est très important qu’il y ait une transparence sur l’ensemble des décisions qui sont prises pour protéger la vie des personnes qui travaillent au contact de ces activités. Quand il y a un accident aussi grave qui arrive, je crois qu’il faut très rapidement communiquer les informations pour savoir s’il y a des risques pour les autres salariés et la population environnante ». Cécile Duflot (EELV) exige de son côté « la plus grande transparence, en temps réels ».
« L’heure est venue de sortir du nucléaire ! », a lancé Eva Joly (EELV), reprise par Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et le Nouveau Parti Anticapitaliste, pour qui il s’agit de la « seule solution face aux risques de catastrophe ». Les Jeunes Ecologistes, eux, s’interrogent : « Combien d’accidents seront nécessaires avant une réelle prise de conscience ? » Et d’estimer que « l’ensemble de la filière présente des dangers majeurs : de l’extraction des matières premières au retraitement des déchets, l’énergie nucléaire est un choix irresponsable ».
Marcoule : un site qui s’est déjà fait remarquer
L’usine Centraco, qui appartient à la société Socodei, une filiale d’EDF, a multiplié les incidents ces dernières années. L’ASN (Autorité de Sûreté nucléaire) l’a en effet déjà épinglé à 18 reprises, évoquant des « lacunes dans la culture de sûreté au sein de l’installation » : alarme incendie défectueuse, installations électriques défaillantes, stockage non conforme des liquides inflammables,…