Appelez-le Superéthanol E85 ! Composé à 85 % d’éthanol et à 15 % d’essence sans plomb 95, le superéthanol E85 est commercialisé en France depuis le 1er janvier 2007. Censé compenser les émissions de gaz à effet de serre des essences traditionnelles, le superéthanol E85 ne décolle pourtant pas. L’Etat avait promis, au moment du lancement que 500 pompes seraient alimentées en E85 avant la fin de l’année 2007. Objectif louable… a priori ! Le hic ? En 2010, à peine 350 stations-service émaillent le territoire français. Comment, dans ces conditions, développer une filière vitale pour l’accomplissement des objectifs de réduction des émissions polluantes ?
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- lud71, 22 / 10 / 2010 - 13:36
- “2 ans que je roule à l'éthanol ...
et heureux, aujourd'hui plus que jamais ... puisque j'en trouve toujours de disponible sans problème là où le diesel est en rupture ! Voilà un excellent argumentaire pour inciter les gens à changer, suffit juste de bien communiquer”
A l’origine, le rapport Prost (rendu par le groupe de travail « Flexfuel 2010 » présidé par l’ancien pilote de F1) avait préconisé un certain nombre de mesures pour créer une véritable filière de développement de l’E85 : fiscalité attrayante, engagement des constructeurs et aide à l’implantation de pompes « vertes ». De plus, si une voiture Flexfuel (qui roule aussi bien à l’E85 qu’à l’essence classique) n’est pas plus chère à l’achat qu’une voiture essence, la carte grise offerte dans certaines régions, le bonus CO2 et les économies réalisées à la pompe ont fini de convaincre les conducteurs les plus écolos. « L’intérêt de la défiscalisation est de compenser les différences de compétitivité que l’on peut avoir entre l’éthanol produit chez nous et celui produit au Brésil par exemple. Nos outils sont en pleine phase d’amortissement et donc forcément ont un coût de production supérieur. (…) La défiscalisation permet donc de privilégier la production locale de l’éthanol français dans l’essence française », explique Eric Lainé, le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).
Encourager l’engouement des Français pour les véhicules propres
Si la voiture électrique reste incontestablement la star de l’année, comme en témoigne son succès lors du dernier Mondial de l’Auto à Paris, le marché flexfuel se développe progressivement. Renault (Mégane GT), Dacia (Duster, Sandero E85), Saab (9-5, 4X4 9-4), Opel (Insignia E85) lancent leurs modèles. Les marques très haut de gamme, sentant le vent tourner et l’engouement des Français pour les véhicules propres se renforcer, s’y mettent aussi. A l’instar de Bentley qui propose son nouveau coupé Continental GT en version flexfuel et annonce même que d’ici 2012, tous ses véhicules seront compatibles au biocarburant E85.
Mais, pour les acteurs du biocarburant, l’Etat ne remplit pas ses devoirs. Notamment en ce qui concerne l’achat de 20 % de véhicules flexfuels pour sa flotte officielle. Fiscalement, les incitations ne sont pas légion. Les biocarburants doivent notamment bénéficier d’une exonération partielle de la taxe intérieure de consommation (TIC) pour compenser leur surcoût de production. Or, cette exonération s’est vue réduite, entre 2007 et 2010 de 33 centimes à 18 centimes. Or, comme l’estime la CGB, le bioéthanol est bien plus taxé à la pompe que l’essence étant donné la surconsommation qu’il entraîne. La manne pour le Trésor public est d’ailleurs conséquente : 54 millions d’euros en 2010.
La voiture Flexfuel, ses avantages :
- Fonctionne avec toutes les essences
- ne coûte pas plus cher à l’achat qu’un véhicule essence
- consomme un carburant bien moins cher à la pompe (0,85€/l)
- limite les émissions de gaz à effet de serre (et les émanations toxiques à la pompe)