La centrale nucléaire arménienne de Metsamor sera équipée d’un réacteur supplémentaire selon les accords passés entre Moscou et Erevan le 20 août dernier. Le chantier estimé à 5 milliards de dollars devrait débuter en 2011.
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Ce réacteur supplémentaire de 1 060 mégawatts est « une nécessité », estiment les autorités arméniennes. Le pays dont la rareté des ressources naturelles est endémique, frappé par un double blocus économique imposés par ses voisins turcs et azerbaïdjanais, n’a qu’une faible marge de manœuvre pour garantir son indépendance énergétique. Le nucléaire, qui assure actuellement 40 % des besoins en électricité du pays, apparait comme la solution la plus évidente : « Pour un pays comme l’Arménie, qui n’a pas de réserves énergétiques importantes comme du pétrole ou du gaz, mais qui a l’expérience du nucléaire, l’énergie atomique est la meilleure des solutions », confiait à l’AFP le ministre de l’Energie, Armen Movsissian.
Craintes et fatalisme
Pourtant, les associations écologistes montent au créneau : le centre nucléaire situé à une trentaine de kilomètres de la capitale (Erevan : 1, 1 million d’habitants) s’élève au milieu d’une zone sismique bien connue. Le 7 décembre 1988, à 11h41 heure locale, un tremblement de terre de 6,9 sur l’échelle de Richter détruisait la ville de Spitak. 25 000 personnes trouvaient la mort en quelques secondes. La centrale de Metsamor située aux alentours était fermée en urgence. A la suite de cet « incident », les autorités avaient mis sous scellés la centrale de 1989 à 1994, conscientes des risques. En 1994, l’argument de l’indépendance énergétique était à nouveau mis au goût du jour par le gouvernement : la centrale est rouverte. Les risques sismiques persistent pourtant…
Les habitants d’Erevan sont, pour leur part, résignés. Le souvenir des pénuries d’électricité trois hivers consécutifs de 1991 à 1994 (le courant était alors rationné à une ou deux heures par jour) ont eu raison de leurs craintes. Interrogé par l’AFP, Achot Sagatelian, commerçant de 53 ans, s'est fait une raison : « Mais que peut-on faire si nous n’avons pas d’autres ressources énergétiques ? Mes enfants ont grandi dans le noir et le froid des années 1990, c’était le cauchemar absolu ».