Le reportage du magazine d’investigation Pièces à conviction le 19 mai dernier avait fait grand bruit. On y apprenait les niveaux de pollution de l’eau du robinet en France : un constat alarmant. Médicaments, hormones et autres substances chimiques polluent l’eau qui s’écoule de nos robinets, mettant en danger notre santé. Mais le cocktail explosif ne s’arrête pas là. Le reportage avait également mis en lumière des taux anormalement élevés de radon, un gaz radioactif pouvant entraîner un cancer du poumon.
A la diffusion du reportage, des maires affolés du Limousin ont contacté l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ainsi que l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Verdict de l’ASN : les doses mesurées permettent d’affirmer que le risque d’exposition au radon n’est que « faible ». Pourtant, selon les experts du nucléaire, rien ne permet de dire avec certitude que l’exposition au radon entraîne des conséquences sanitaires graves. « Des incertitudes » scientifiques persistent quant au risque lié à l’ingestion de radon, ont-ils appuyé.
Pourtant, devant l’émoi public, le contrôle de la qualité de l’eau effectué par le ministère de l’Ecologie devrait bientôt être complété par une analyse du niveau du radon. L’ASN préconise d’ailleurs d’établir une réglementation en la matière en tenant compte notamment des niveaux recommandés par la Commission européenne et l’OMS.