L’idée de jeter les déchets nucléaires en mer remonte aux années 50 quand une partie d’entre eux, provenant de centrales américaines et européennes, était déversée dans les fosses océaniques de l’Atlantique depuis des navires. Les scientifiques pensaient à cette époque que la dispersion dans l’environnement pouvait être une solution pour le long terme.
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- PiBel, 15 / 07 / 2010 - 15:02
- “Merci de tirer la sonnette d’alarme. Nous sommes dans une organisation sociétale qui devient folle. Si nous voulons que la vie sur la planète perdure (et nous avec), il faut impérativement que nous imaginions une autre organisation sociétale. Ce passera obligatoirement par l’ONU.
Pour ma contribution à ce changement, je propose d’ajouter à la Déclaration des Droits de l’Hommes, une Charte de Vie Sociétale éthique, que vous trouverez ci-dessous :
La Charte de la Vie Sociétale
Les trois piliers de notre vie sociétale sont le Politique, l’Economie et la Finance ; ils doivent respecter la hiérarchie suivante :
• Le Politique doit retrouver sa Primauté et garder sous sa gouverne les services publics de base.
• L’Economie, qui régit le reste de la production des biens et des services dont nous avons besoin quotidiennement pour vivre, doit conserver une part de liberté pour être dynamique, sans, pour autant, échapper à un contrôle du Politique, soit pour en limiter les excès, soit pour susciter de nouvelles pistes.
• La Finance ne doit être qu’un outil de fonctionnement du Politique et de l’Economie, mais jamais une valeur en soi, et encore moins, avoir la Primauté du pouvoir.
A insérer en complément dans notre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ; elle serait ainsi au fronton de nos Constitutions.
« La Finance est chose trop sérieuse pou être laissée aux seuls soins des financiers » dirait le Clémenceau du XXIème siècle. Et j’ajouterai que c’est la meilleure éducation populaire qui puisse exister. Nous ferions alors de la politique autrement.
Le chercheur en Vie Sociétale se tient à votre disposition
Pierre.Bellenger@wanadoo.fr”
Bien que contestée par certains ingénieurs, cette pratique fut poursuivie jusqu’en 1982, et au total plus de 100 000 tonnes de déchets furent déversées. Une douzaine de pays ont ainsi écoulé une partie de leurs résidus nucléaires, dont l’Angleterre, pour plus des trois quarts, et la France, qui s’est retirée de l’aventure en 1973. Prévus pour rester étanches 500 ans, certains conteneurs se sont fissurés ou ont fui au bout de 29 ans. Or, les déchets sont actifs plusieurs milliers d’années… Le 12 mais 1993 fut votée la Convention internationale de Londres qui interdit définitivement le déversement en mer de déchets nucléaires. Ils sont depuis majoritairement entreposés dans des centres de stockage.
Projets sortis de l’eau delà
Entre temps, de 1977 à 1988, l’expérience Seabed prévoyait d’immerger les déchets nucléaires dans les fonds marins. L’opération aurait consisté à torpiller les déchets nucléaires depuis un bateau jusqu’au fond de l’océan (environ 5 000 m) qui se seraient enfoncés à 30 m dans les boues argileuses des grands fonds marins. Même objectif mais autre méthode avec la construction d’un puits à partir d’une plateforme de surface pour enfouir les déchets à 200 m dans le sous-sol marin. Fiable pour certains mais risqué pour d’autres, le projet fut abandonné. Les inquiétudes se concentraient sur les difficultés d’intervention en cas de problème, la crainte d’une dispersion des radionucléides à partir du point d’enfouissement…
Les recherches s’orientèrent vers l’enfouissement dans des couches continentales, technique largement employée aujourd’hui, comme sur le site expérimental de Bure. Plus simples d’accès, les zones d’enfouissement continentales sont en revanche très impopulaires, car souvent proches de zones habitées. Ce qui relance la question du lieu d’enfouissement. C’est pourquoi l’idée des les enfouir dans les fonds marins refait surface et sera abordée lors du colloque « Nucléaire et Communication », prévu le 10 septembre par l’université Paris-Diderot. La mer ne semble plus bénéficier du peu de respect qui lui était voué il y a quelques années encore.
Contrairement aux déchets, les idées se recyclent
Nicole Colas-Linhart, praticien hospitalier en médecine nucléaire et membre du colloque, affirme que les risques liés au nucléaire sont surestimés à cause d’incidents comme celui du Tricastin mais que, au vu des faibles quantités produites, le problème est loin d’être aussi préoccupant. Elle explique que les déchets de haute activité et à vie longue (des centaines de milliers voire des millions d’année) représentent 90 % de la radioactivité de tous les déchets. Mais ils ne constituent que 2 % des volumes. En ce qui concerne la France, tous les déchets de ce type produits jusqu'en 2004 tiennent dans un espace de 1850 m3. C'est-à-dire un cube de 12 mètres sur 12, qui pourrait tenir au dernier étage de la tour Eiffel.
Le colloque examinera une autre piste déjà étudié par le passé : Superphenix. Alternative à l’enfouissement sous marin, ces réacteurs à neutrons rapides, dits de 4e génération, sont capables de retraiter les actinides, qui constituent la quasi-totalité des résidus à vie longue, en produisant à nouveau de l’énergie et en rejetant des déchets en quantité vingt fois moindre. Apparemment bénéfique pour l’environnement, puisqu’il aurait permis de réduire la quantité de déchets, ce projet fut abandonné dans les années 90 sous la pression des écologistes. Signe, si besoin est, que le nucléaire et ses déchets ne sont pas la solution…