L'Autorité de sûreté nucléaire faisait jeudi 10 juin son bilan annuel. Elle a constaté de « nombreuses dérogations au code de construction » sur le chantier de l'EPR à Flamanville.
Des écarts qui « ne remettent pas en cause la sûreté de l'ouvrage mais mettent en lumière une pression importante liée à l'échéancier de la construction ». EDF avait par exemple commencé le bétonnage avant d'avoir totalement terminé les armatures en métal et « avant que tous les contrôles aient été effectués » sur ce ferraillage, a précisé Thomas Houdré, chef de la division. L'ASN a aussi parfois constaté des « taux de réparation de soudures largement supérieurs à ce qui est normalement admis », a ajouté M. Houdré. Or « la meilleure façon d'avoir des soudures de bonne qualité, c'est de les réussir du premier coup ». « J'ai dû envoyer un courrier salé en juillet à EDF en leur disant que c'était la dernière fois que cela se produisait, et que la prochaine fois, l'ASN suspendrait le chantier », a précisé Christophe Quintin, délégué territorial de l'ASN de Normandie basée à Caen.
En 2008, l’ASN avait déjà suspendu des opérations de coulage de béton pendant un mois après avoirs constaté des anomalies.