ITER, le Réacteur thermonucléaire expérimental International basé à Cadarache (Sud-Est de la France) et destiné à maîtriser la fusion nucléaire, coûtera bien plus cher que prévu : selon les estimations, les 4,57 milliards d’euros alloués pour une construction sur dix ans devraient être doublés.
Le plus gros contributeur au programme ITER, l’Union européenne, devra débourser quelque 7,2 milliards d’euros supplémentaires si elle souhaite voir la recherche sur cette technologie progresser. Elle planchait à l’origine sur 2,7 milliards. La France, à elle seule, va devoir mobiliser non plus 735 millions, mais 1,3 milliard. Quant aux autres investisseurs (la Chine, la Russie, le Japon, la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Canada et l’Inde), ils sont également sollicités.
Le projet manque de moyens pour intégrer les nouvelles avancées technologiques dans le domaine de l’atome et doit faire face à la hausse globale des prix des matières premières. Mais les Etats suivront-ils ? Les Etats-Unis commencent à se montrer frileux. La Banque européenne d’investissement, sollicitée, a réservé un accueil plutôt glacial. En période de crise, l’expérience qui doit reproduire le modèle de production énergétique quasi-illimité du soleil refroidit forcément.
Incertain, risqué, coûteux et polluant (lors de l’hypothétique premier test, le réacteur produira plus 33 000 tonnes de déchets radioactifs en 6 minutes), ITER risque fort de voir ses ambitions revues à la baisse.