Le pain, le vin, le fromage : ce triptyque résolument français aurait-il du plomb dans l’aile ?! Si, de manière anecdotique, le Camembert de Normandie vient d’être détrôné dans le cœur des Français et se voit supplanté par l’Emmental, le problème pointé du doigt par l’organisation écologiste Greenpeace relève d’un mal bien plus grave.

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Samedi 10 avril, les marchés de 22 villes françaises ont été l’occasion, pour nombre de consommateurs, de goûter à la richesse fromagère de notre pays. Mais pas n’importe laquelle : la lumière a été faite sur les 21 fromages dont la composition exclut, purement et simplement la moindre trace d’OGM. Et pour cause !

Selon l’association écologiste, les OGM, question brûlante au sein de l’Union européenne, seraient présents dans de nombreux fromages AOC ou AOP (appellation d’origine contrôlée ou protégée). Mais à l’insu du consommateur ! Et comme l’explique la chargée de campagne OGM de Greenpeace, Sarah Pecas, « les fromages ne sont pas directement faits à partir d’organismes génétiquement modifiés ». Le problème est bien plus subtil que cela ! « Les vaches desquelles on tire le lait pour faire le fromage sont nourries avec du soja OGM », argumente-t-elle. Et quand on sait que 80 % des animaux sont nourris aux OGM, il devient évident que la majorité de nos produits laitiers contient des OGM. Pourtant, rien ne le stipule ni ne le mentionne sur l’étiquette desdits fromages.

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Sur 46 fromages AOC, 21 excluent les OGM de l’alimentation des animaux produisant le lait utilisé. 10 autres se sont engagés à le faire très prochainement. Quant aux 15 restants, les exploitants sont libres d’utiliser ou non du soja OGM pour nourrir leurs animaux. C’est la raison pour laquelle les militants de Greenpeace emploient le conditionnel : ces 15 fromages restants pourraient contenir des OGM. Pour vous permettre de mieux vous repérer et ainsi effectuer des actes d’achat responsables, voici les fromages incriminés : le Maroilles, le Livarot, le Camembert, le Pont l’Evêque, le Brie de Meaux, le Brie de Melun, le Chaource, le Langres, le Munster, le Crottin de Chavignol, le Valençay, le Chabichou, le Bleu du Vercors, le Bleu des Causses et le Borcciu.

S’il n’existe, a priori, aucune menace sur la santé humaine, Greenpeace dénonce l’incohérence du message français délivré. « Si l’on est contre les OGM, comme s’en réclame la France, manger ce type de fromage revient à les soutenir », lance l’association. Pour que l’acte d’achat soit effectué en toute transparence, Greenpeace s’apprête à éditer son nouveau « Guide des produits laitiers avec ou sans OGM ». Il sera bientôt distribué dans tout le pays. En attendant, vous pouvez toujours consulter le site de Greenpeace qui recense les fromages à éviter.