Si la grippe A régresse plus vite qu’on ne l’imaginait, c’est peut-être en partie dû au nombre élevé de cas asymptomatiques. C’est en tout cas ce que viennent de révéler des chercheurs de l’Unité des virus émergents de l’Université d’Aix-Marseille.
L’étude qu’ils ont menée sur 500 femmes enceintes a permis de révéler que 10,6 % d’entre elles présentaient des anticorps témoignant d’une infection par la grippe A alors même qu’elles l’ignoraient.
Les chiffres officiels faisant état de 5,5 millions de personnes ayant contracté le virus pourraient en fait être sous-évalués. Et si l’on extrapole les résultats à l’ensemble de la population, ce qui, selon les chercheurs, n’est pas prudent, il semblerait que près de 20 millions de personnes auraient été en réalité porteuses du virus.
Ces résultats, couplés à ceux du réseau Sentinelle, portent à croire que sur 10 personnes de 20-39 ans ayant été infectées, seules deux ont été repérées par le système de surveillance. Les autres n’ont soit pas développé de symptômes, soit n’ont pas consulté leur médecin. Or, selon le Professeur de Lamballerie, qui a mené l’étude sur les femmes enceintes, « il faut être très prudent et attendre d’avoir des chiffres plus précis, dont on devrait disposer bientôt, pour faire ces extrapolations ». D’autres résultats, en provenance des Etats-Unis et de Grande-Bretagne et en passe d’être publiés, vont apparemment dans le même sens.