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Antarctique : inauguration d’une nouvelle station scientifique et écologique
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- « Construire une base polaire qui fonctionne uniquement avec l’énergie du vent et du soleil, c’était un pari quasi impossible »
En 1958, la base belge Roi Baudouin est construite en Antarctique. Elle sera abandonnée en 1968. Quarante ans après, la Belgique a repris pied sur le continent en inaugurant le 15 février une nouvelle station scientifique, à 200 km de la première. Sa conception, alliant technologies de pointe et respect de l’environnement, se veut révolutionnaire.
Imaginée en 2006 par l’explorateur et ingénieur belge Alain Hubert, la base « Princess Elisabeth » (du nom de la fille aînée de l’héritier du trône de Belgique) a officiellement ouvert ses portes dimanche en présence de deux ministres belges, de différents scientifiques, et des dirigeants d’une quinzaine d’entreprises partenaires du projet. En tout, une centaine de personnes ont participé à la cérémonie.
Mais qui est exactement ce Alain Hubert ? A l’instar d’Al Gore, aux Etats-Unis, ou Nicolas Hulot, en France, ce scientifique n’a de cesse d’alerter l’opinion publique de son pays sur les conséquences néfastes du réchauffement climatique et de la fonte des glaces. Son arme : la médiatisation du phénomène.
Et cette nouvelle station, dont il a décidé l’emplacement (près du Mont Utsteinen) il y a une dizaine d’années, lors de sa traversée de l’Antarctique à ski. Pour la construire, il a fallu deux étés australs et une vingtaine de millions d’euros. Des fonds provenant majoritairement du privé.
Zéro impact sur l’environnement
La base, qui domine un camp d’une cinquantaine de tentes (elle repose sur des pilotis), peut accueillir jusqu’à vingt personnes. Recouverte d’inox, elle dispose d’une structure aérodynamique de 22 mètres de côté sur 10 de haut et son isolation est conçue pour être efficace malgré les températures extrêmes de la région.
Mais surtout, « Princess Elisabeth » est équipée de huit éoliennes et de 400 m2 de panneaux solaires pour assurer les besoins en électricité et eau chaude. « Construire une base polaire qui fonctionne uniquement avec l’énergie du vent et du soleil, c’était un pari quasi impossible », se félicite Alain Hubert.
Et ce n’est pas tout : un système de gestion régule l’utilisation de l’énergie pour éviter tout gaspillage. Quant à l’eau, elle est recyclée, et les déchets sont triés et évacués.
En ce qui concerne la mission scientifique, il s’agira d’améliorer les connaissances des propriétés de la glace pour comprendre l’évolution du climat à long terme. Une équipe de l’Université de Liège étudiera également les caractéristiques de petites mousses qui survivent en Antarctique, malgré le froid. Ces travaux pourraient un jour révolutionner l’industrie pharmaceutique.
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Yann Cohignac
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