« C’est un mauvais budget.» Il n’en aura pas fallu plus à l’Élysée pour évincer la ministre de l’écologie du gouvernement français. Tout est allé très vite hier. C’est seulement 10 heures après les propos de Delphine Batho sur RTL que le gouvernement a annoncé dans la soirée du mardi 2 juillet, le remplacement de la ministre.

Avec une baisse de 7 % de son budget, le ministère de l’écologie est l'un des plus touché par les économies gouvernementales prévues pour 2014. Alors que Delphine Batho a voulu défendre son ministère, le Président de la République et son premier ministre y ont vu une critique flagrante de leur gouvernement. C’est après avoir refusé de retirer ses propos, que la ministre a été convoquée par Jean-Marc Ayrault à Matignon.  

Pour François Hollande, il s’agirait d’un problème de cohérence qui porte atteinte à la ligne politique du gouvernement. Mais certains font alors remarquer que ce ne sont pas les premières critiques envers le gouvernement que l’on entend dans la presse. Parmi les références, on cite notamment Arnaud Montebourg, qui a pointé du doigt maintes fois les actions gouvernementales sans qu’il n’y est eu de répercussions sur sa position. Serais-ce la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ou simplement le poids politique moins fort de Delphine Batho qui explique une telle décision ? Les avis divergent. Dans tous le cas, le message est passé aux autres ministres : plus de couacs possible !

Mais à 15 jours de la fin du débat sur la transition énergétique, le départ de Delphine Batho est perçu pour les Verts comme une preuve du manque d’implication du gouvernement dans l’écologie. Alors que les membres d’Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) ont fait planer le doute  sur le maintien des deux membres écologistes au gouvernement, ils ont finalement annoncé que Cécile Duflot et Pascal Canfi restaient mais qu’ils souhaitaient cependant une plus grande implication du gouvernement. Rappelons qu’en quatorze mois, trois ministres de l’écologie se sont succédé. En effet, Nicole Bricq, toute première ministre de l’écologie sous François Hollande, avait été évincé au bout d’un mois à cause d’un faux pas sur les pétroliers.

Pour remplacer Delphine Batho, ce n’est autre que Philippe Martin, député PS, président du conseil général du Gers et ferveur défenseur écologiste à qui a fait appel le Président. La passation de pouvoir a eu lieu ce matin. Le nouveau ministre s’est déjà exprimé : «Une ambition écologique ne se résume pas à un budget. C’est aussi une conviction qui m’anime depuis des années. Je compte bien faire en sorte qu’elle continue de m’animer et qu’elle soit dispersé en plein champs, c'est-à-dire qu’elle permette à tous les ministres de devenir un petit peu des ministres de l’écologie chacun dans leur secteur». Quant à Delphine Batho, elle promet de « tout dire » sur les conditions de son limogeage jeudi après-midi, lors d’une conférence de presse.

Affaire à suivre…

Tweeter

Laisser un commentaire