96 votes pour, 31 contre, et 3 blancs : l’accord conclu dans la douleur par le PS et EELV a ainsi été adopté à 74 % par le conseil fédéral écologiste ce week-end. La retraite à 60 ans à taux plein pour les travailleurs qui ont commencé tôt et ceux qui ont exercé des métiers pénibles, la création d’une taxe carbone, une nouvelle politique d’immigration,… sont donc désormais des projets communs aux deux partis. Et Les Verts peuvent compter sur 25 à 30 députés en cas de victoire de la gauche aux élections législatives de 2012 (ils n’en ont aujourd’hui que 4). Mais pour les présidentielles ? Des désaccords persistent et continuent d’empoisonner les relations…
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Retour sur une semaine de confusion
EELV avait une ambition : sortir du nucléaire. Elle était la condition à un accord avec le PS, qui propose une simple réduction de la part de l’atome dans la production d’électricité de 75 à 50 % d’ici 2025. Mais devant la fermeté de François Hollande, les écologistes ont finalement cédé… et posé une nouvelle condition : l’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville. La réponse du député corrézien fut cependant une nouvelle fois négative. Aussi, Martine Aubry et Cécile Duflot ont-elles signé un accord en l’état mardi (15 novembre).
Pourtant, dès le lendemain, c’est la cacophonie : un passage du texte concernant la reconversion de la filière du combustible nucléaire MOX a été unilatéralement supprimé par le PS, vraisemblablement sous la pression d’Areva. L’accord est alors sérieusement compromis, avant que la clause ne soit rétablie jeudi… Les deux formations politiques sont passées tout proche de la rupture.
Et maintenant ?
Bien que le PS et EELV aient un accord, il ne concerne pour l’instant que les législatives de 2012, comme le confirme Cécile Duflot : « Ce n’est pas un accord gouvernemental mais un pacte de coalition majoritaire parlementaire ». Car ce dernier acte deux désaccords importants qui rendent incertaine l’entrée des écologistes dans un éventuel gouvernement de gauche : la poursuite de la construction de l’EPR et le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.
Et comme le dit la secrétaire nationale des Verts : « Imaginez-vous un ministre écologiste autour de la table du gouvernement écouter son collègue annoncer l’inauguration d’une centrale nucléaire, après Fukushima, franchement ? ». Quant à Eva Joly, qui est restée très silencieuse ces derniers jours, elle n’aurait pas jeté l’éponge, contrairement à ce qui a pu être entendu, et devrait prendre la parole demain dans Libération et durant le JT de 20 heures.