Pour Henri Proglio, sortir du nucléaire serait une catastrophe : cela « menacerait 400 000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500 000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l'aluminium, qui risqueraient de partir à l'étranger. Il faut y ajouter 100 000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France ». Sans compter le coût de « 0,5 à 1 point de croissance » pour l’économie hexagonale.
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MOTS-CLES :
énergie nucléaire, sortie du nucléaire, EELV, PS, élections présidentielles 2012, Cécile Duflot, Eva Joly, François Hollande, EPR, Henri Proglio, EDF
Selon Cécile Duflot, secrétaire nationale d’EELV, il s’agit toutefois d’un « travail de propagande ». La filière nucléaire ne représenterait en effet que « 140 000 emplois, au maximum ». Et de dénoncer un patron d’entreprise publique « qui se prend pour le président de la République ». Même son de cloche du côté d’Eva Joly, la candidate écologiste aux présidentielles : « Loin de ces caricatures, de ces manipulations, je souhaite rétablir des faits et engager avec vous l'avenir énergétique de notre pays. M. Proglio est d'une mauvaise foi terrible [et] trompe les salariés ».
L’EPR suspend les négociations EELV-PS
De toute façon, la sortie totale du nucléaire n’est plus à l’ordre du jour, puisque Nicolas Sarkozy ne veut pas en entendre parler, et que les écologistes ont accepté le deal de François Hollande : diminuer la part de l’atome dans la production d’électricité de 75 à 50 % d’ici 2025… Enfin, cela a été valable un temps, car EELV a posé depuis une nouvelle condition à un accord entre les deux formations de gauche : l’arrêt de la construction de l’EPR de Flamanville. Or ce point est inacceptable pour le député corrézien.
« Je préserverai la construction d’un EPR, à la condition bien sûr que toutes les règles de sécurité soient respectées », a-t-il déclaré lundi. Aussi, un accord EELV-PS pour les présidentielles et les législatives est aujourd’hui suspendu, et peut-être définitivement compromis : « Sans accord sur Flamanville, il n’y aura pas d’accord avec les socialistes. Ce que j’attends de François Hollande et des discussions qu’on a avec le PS, pas qu’avec François Hollande d’ailleurs, c’est de savoir si oui ou non on peut travailler sur un compromis », a lancé hier Cécile Duflot.
Verdict le 19 novembre, date-butoir des négociations… Le nucléaire a plus que jamais sa place dans la campagne.