La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a décidé d'autoriser l'abattage d'un loup après la mort de plus de 70 brebis dans une nouvelle attaque attribuée à l'animal dans la nuit de vendredi à samedi dans la commune d'Enchastrayes (vallée de l'Ubaye).
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Réunion au sommet pour les éleveurs
Une délégation d’éleveurs des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence devrait être reçue mercredi à Paris par la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle sera normalement accompagnée de la députée Henriette Martinez et du député-maire de Sisteron, Daniel Spagnou.
NKM a souligné que les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sont déjà mobilisés pour appliquer l'arrêté de prélèvement, c'est-à-dire l'abattage d'un loup, qui a été signé lundi par la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence. « C'est important d'avoir une réaction rapide, parce que la raison pour laquelle par le passé les tirs de prélèvement ont trop peu fonctionné, c'est que le loup peut parcourir des longues distances très vite », a expliqué la ministre.
Six abattages autorisés pour 2011-2012
Les agents de l'ONCFS et les lieutenants de louveteries sont les seuls autorisés à tuer les loups, dans les conditions fixées par les arrêtés préfectoraux à durée limitée. Cette procédure n'intervient qu'en dernier recours, quand toutes les méthodes de prévention des attaques se sont révélées infructueuses, à savoir protection des troupeaux, recours à l’effarouchement puis mise en place de tirs de défense.
Le nombre de prédateurs qui peuvent être abattus en France est limité à six pour 2011/2012. Depuis 2004, seuls six loups ont été tués dans ces circonstances.
45 brebis retrouvées mortes le week-end du 16 juillet
Le week-end précédant, 45 brebis avaient déjà été tuées, sept blessées et sept disparues dans le même département, dans la commune de Méolans-Revel.
Pour Yves Derbez, berger du troupeau victime de l'attaque de Méolans, l’annonce du préfet et de la ministre de l’Ecologie « est une mesurette ». Et d’espérer « qu'après cette mesure prise à la hâte, on puisse mettre en place la régulation » du nombre de loups. « Il faut qu'on prenne des mesures efficaces maintenant avant que l'élevage ovin disparaisse complètement », a plaidé M. Derbez. Ce berger est aussi président de l'association Eleveurs et montagnes, qui regroupe 347 bergers du département.
La cohabitation entre loups et bergers est houleuse depuis le retour en France en 1992 du canis lupus, qui avait été éliminé dans les années 1930. En 2011, La France compte entre 150 et 200 loups, principalement sur l'arc alpin, mais aussi dans les Pyrénées et le Massif central. Cette espèce protégée étend progressivement sa zone de présence vers la moyenne montagne. Cette année, des attaques ont été recensées dans une dizaine de départements. Dans les Hautes-Alpes, 47 attaques on été recensées mi-juillet, faisant 263 victimes (contre 144 attaques et 538 ovins tués en 2010).