Marina Silva, ex-ministre de l’environnement, ne décolère pas après avoir claqué la porte du gouvernement en août 2008. Son jugement est sans appel dès qu’il s’agit de la politique environnementale du Président Lula : « le parti ne s’est pas montré capable de saisir le sens de la lutte environnementale. Il est incompréhensible qu’en plein XXIe siècle au milieu d’une crise écologique sans précédent, le PT (parti des travailleurs) continue de défendre un modèle de développement pour le développement, de croissance pour la croissance », déclarait-elle sur le site Novethics, lundi 19 juillet. Les détracteurs sont légion : pour l’ambassadeur de France à Brasilia, Yves Saint-Geours, Lula est un président « productiviste ». Des critiques justifiées ?
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- PiBel, 05 / 08 / 2010 - 10:11
- “Comment pourrait-til en être autrement ? D'abord, il n'est pae cetain que Lulla soit conscient que nous sommes tous plongés dans un système économique dévastateur. Il joue sans doute le jeu de la Pensée-Unique comme meilleur système économique, comme le font toutes les gauches du monde. Qui dénonce en Europe le traité de Maastricht, qui nous livre, peids et mains liés à la haute finance. Nous lui avons donné les pleins pouvoirs, et nous sommes étonnés de ce qui nous arrive ! Il faut être sentimental jusqu'à la niaiserie pour vouloir une organisation sociétale qui permette à l'homme de bien vivre sur la planète, et en même temps se démettre de son pouvoir de gouvernance en donnant le pouvoir à la finance. Elle, elle ne connaît que le profit financier. Nous avons bien besoin de retrouver un peu de logique pour que ça aille mieux !
Pierre.Bllenger@wanadoo.fr Je serai hureux d'avoir la réponse d'un écologiste.”
Bilan en demi-teinte
Le Brésil peut s’enorgueillir d’être devenu en quelques années un acteur économique mondial de taille. Sa croissance devrait faire pâlir plus d’une grande puissance : le FMI juge à 7,1 % sa croissance en 2010. La politique sociale développée autour du programme de lutte contre la pauvreté « Faim zéro » aura permis de sortir de la misère près de 19 % de la population. Le budget dévolu à l’action sociale est passé de 8 à 30 milliards de dollars par an sous la présidence Lula.
Mais l’équilibre entre croissance et respect de l’environnement ne semble pas avoir été trouvé. Pour garantir les besoins en électricité, de colossaux projets de barrages hydroélectriques sont en chantier. Ce choix énergétique fait polémique puisqu’il entrainerait déforestation et menaces pour les tribus indigènes. La tension monte. Dimanche 25 juillet, 400 indigènes ont pris en otage les ouvriers du barrage de Dardenelos dans l’Etat du Mato Grosso (ouest) : ils revendiquent des indemnités suite aux « dommages culturels, sociaux et écologiques » subis. La centrale se situe à 30 km de leur réserve et se trouverait sur un ancien site funéraire.
Mais le Brésil c’est aussi, depuis 2009, le deuxième producteur mondial d’OGM et un utilisateur assidu de pesticides, quatrième facteur d’intoxications humaines dans le pays selon l’Anvisa, l’Agence nationale de vigilance sanitaire.
Derrière l’éthanol, le pétrole… Si le Brésil est un précurseur dans le domaine des biocarburants, il n’en reste pas moins que la première compagnie pétrolière brésilienne, Petrobras, possède des réserves de l’ordre de 14 milliards de barils. Ce qui ne devrait pas inciter le pays à entreprendre une politique énergétique durable révolutionnaire.