La nouvelle stratégie nationale de développement durable (SNDD) pour la période 2010 - 2013 a été adoptée lundi 27 juillet par le CIDD. Elle s’inscrit dans la continuité de l’effort concédé par les gouvernements qui s’engageaient, il y a près de 20 ans déjà, au Sommet de Rio, à adopter des stratégies de croissance verte. La France fait le bon élève et rend sa copie : un texte de quarante pages intitulé « vers une économie verte ». L’objectif s’articule autour de neuf « défis-clés » qui ont le mérite de brosser un portrait exhaustif de ce que le citoyen est en droit d’attendre d’une politique engagée : consommation et production durable, changement climatique et énergies, en passant par la question du transport durable et des défis internationaux de lutte contre la pauvreté. Le programme est alléchant. Et pourtant…
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Un programme connu et prudent
La stratégie présentée ce lundi reprend les grands objectifs du Grenelle de l’environnement : réduction de la production d’ordure, valorisation des produits biologiques ou disposant d’un écolabel, valorisation de l’utilisation des matières premières renouvelables ou recyclées. Elle s’attarde sur le pendant social : adaptation des formations professionnelles aux enjeux du durable, lutte contre le décrochage scolaire précoce, développement du financement privé de la recherche dont le budget devrait être revu à la hausse (3 % du PIB dès 2010). L’aide au développement des pays du Sud devrait, quant à elle, passer de 0,39 % du revenu national brut (RNB) à 0,7 % d’ici 2015.
Mais actualité oblige, la SNDD insiste sur le passage de la crise économique en 2009 et la nécessité d’éviter la détérioration des dépenses publiques : « La stratégie doit à l’évidence inclure la question de la soutenabilité des finances publiques». C’est là où le bât blesse : La stratégie se veut exhaustive mais la politique d’investissement risque d’être frileuse au regard du déficit chronique des dépenses publiques françaises. Aucun financement spécifique n’est prévu par ailleurs.
Sans directives d’investissement et malgré des indicateurs de développement nombreux et performants, on se demande comment les acteurs économiques, publics et associatifs trouveront l’impulsion de « faire de la France un des acteurs majeurs de l’économie verte et équitable ». Comme le souhaite si fortement le ministère.