C’est par l’inauguration d’une usine de traitement des algues vertes à Binic (Côtes d’Armor) que le nouveau scandale est arrivé. Les associations de protection de l’environnement ont critiqué, ce matin (19 juillet) la méthode du gouvernement : le curatif, plutôt que le préventif. « En cette période de crise, où tous les budgets sont réduits, personne ne devrait se glorifier d’avoir dépensé 5 millions d’euros, sortis de la poche du contribuable, pour traiter les algues vertes », se sont-elles plaintes. Ce qu’elles considèrent comme « un échec de la politique de l’eau » est ici présenté comme un progrès et pour elles, c’est proprement inacceptable.
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Le Maire salue les agriculteurs
Or, la version de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie et de Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, diffère sensiblement. Pour eux, les progrès sont notables, les agriculteurs et les éleveurs (responsables des rejets azotés favorisant la prolifération des algues vertes) ont joué le jeu. « Les agriculteurs, notamment les éleveurs, ont fait des efforts considérables au cours des dix dernières années pour réduire les taux de nitrates dans l’eau » s’est félicité Bruno Le Maire. Avant de concéder que la poursuite desdits efforts serait compliquée.
Chantal Jouanno donne le ton
Chantal Jouanno va même plus loin en affirmant que la France doit surpasser les objectifs européens. La secrétaire d’Etat à l’Ecologie a annoncé que la quantité de nitrates dans l’eau devait être réduite de plus de la moitié, voire par trois. « Il faudra des années », a-t-elle toutefois temporisé. Evoquant le regrettable amendement de Jean-Marc Le Fur qui souhaitait relever de 450 à 2 000 places le seuil à partir duquel un élevage serait soumis à une autorisation d’installation classée pour la protection de l’environnement, Chantal Jouanno s’est montrée on ne peut plus ferme. « On peut comprendre qu’il y ait une volonté d’avoir des règles moins compliquées, en tout cas plus claires, mais un assouplissement, il en est hors de question », a-t-elle assuré. Le compromis voté a finalement été repoussé à un décret ultérieur.