« C’est comme les écoliers, lorsqu’ils ont du temps devant eux pour rendre un devoir, ils vont toujours le rendre au tout dernier moment ». La ministre danoise de l’Environnement et présidente de la Conférence s’est risquée à cette métaphore scolaire pour qualifier les positions des principaux protagonistes. Entre les petits Etats insulaires qui risquent de se noyer, les producteurs de pétrole, les pays développés et les émergents, les positions divergentes se multiplient. Finiront-elles par plier ? A trois jours de la clôture de la Conférence, tous l’espèrent. Yvo de Boer, le responsable climat des Nations unies, concède que des progrès ont été réalisés mais notent toutefois qu’ils sont insuffisants « pour présenter Copenhague au monde comme un succès ».
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- eloise, 18 / 12 / 2009 - 9:02
- “comment peut on avoir autant de pouvoir et être aussi optus? il est effrayant de savoir que notre vie sur terre ne dépend que de la décision de quelques personnes , que faudrait il faire pour que la tendance s'inverse et que l'on arrête le massacre? QUE FERONS NOUS AVEC NOTRE CONFORT LORSQUE TOUT SERA FINI!!!marie-françoise dumay”
Chinois et Américains s’affrontent encore et toujours
Campant sur leurs positions, Chinois et Américains refusent de revoir à la hausse leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Impactant gravement l’avancée des 191 autres pays, ces deux géants ont été sommés par les Européens de s’engager davantage et rapidement. « Il y a deux pays qui représentent la moitié des émissions mondiales, nous attendons toujours de leur part qu’ils relèvent leur niveau d’ambition », a lancé le ministre suédois de l’Environnement, Andreas Carlgren. Devant tant d’immobilisme, hier matin circulait un nouveau projet d’accord vierge toutefois de quelque objectifs chiffrés et un nouveau projet danois est prévu pour aujourd’hui (16 décembre).
L’alliance Françafrique !
Les pays africains, très en verve en ce moment, sont revenus à la table des négociations après s’être absentés quelques heures durant. Très remontés contre les partisans d’un nouvel accord au détriment de Kyoto, ils ont déclaré que la mort du Protocole signifierait la mort de l’Afrique. Cette nouvelle alliance entre la France et les pays africains, par la voix de Nicolas Sarkozy, a lancé un appel aux autres protagonistes pour l’établissement d’objectifs chiffrés de réduction des émissions ainsi que des aides aux pays en développement. La France soutient notamment l’idée d’un fonds spécifique pour les pays les plus pauvres, alimentés par une taxe sur les transactions financières.
Kyoto sur la sellette ?
Très attachés au Protocole de Kyoto, les pays africains ne veulent pas le voir disparaître. Considérant que l’adoption d’un accord ne repose pour le moment que sur de vagues promesses, ils refusent de se plier à un quelconque diktat des pays riches. Or, certains Etats, comme le Canada ou le Japon souhaitent l’adoption d’un autre accord qui rassemblerait tous les pays sous la même bannière. « Nous ne lâcherons pas ce traité tant que nous n’aurons pas de certitudes sur l’adoption d’un prochain traité », a prévenu Kamel Djemouai, chef de file des pays africains. Pour tenter de rassurer les esprits échauffés, Connie Hedegaard a promis que l’accord final tiendrait compte des deux traités, une partie sera soumise au Protocole de Kyoto et l’autre à la Convention Climat des Nations unies.
Entre optimisme et précipitation
Pour ne pas mettre sous pression l’ensemble des dirigeants, le prix Nobel de la paix et ancien vice-président américain, Al Gore, a exprimé son souhait de voir se tenir dès juillet prochain à Mexico un nouveau sommet pour finaliser l’accord de Copenhague. D’autre part, une conférence téléphonique censée accélérer les négociations, a eu lieu hier après-midi entre Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, Gordon Brown et Barack Obama. A son arrivée dans la capitale danoise, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a précisé que l’établissement d’objectifs chiffrés pour une aide à long terme aux pays pauvres n’était pas nécessaire pour conclure un accord. « Il y a beaucoup d’autres questions importantes », a-t-il conclu.