Kyoto : un nom, une ville, un traité… un problème. Réclamant la prolongation du Protocole de Kyoto, censé prendre fin en 2012) et protestant contre l’immobilisme des pays industrialisés, 53 pays africains ont préféré quitter les bancs des négociations pour quelques heures. « Les pays industrialisés voudraient que nous acceptions la mort du seul instrument existant qui les contraignent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre », a expliqué Kamel Djemouia, chef de la délégation algérienne. Emmenés par l’Algérie, les Africains ont réclamé que les objectifs du Protocole de Kyoto soient conservés pour la période 2012-2020.
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Les Américains mi figue/mi-raisin
Or, les Américains ne l’entendent pas de cette oreille. Non signataires du Protocole, nul doute qu’ils n’y entreront pas. Concernant le projet mis sur la table vendredi dernier (11 décembre), les Etats-Unis confessent qu’il manque des instances de contrôle des engagements qui s’appliqueraient tant aux pays riches qu’aux grands émergents. Les dissensions couvent entre la Chine et les Etats-Unis, des compromis vont devoir être trouvés pour que les négociations avancent à grands pas. Et comme l’explique le ministre britannique du Climat, Ed Miliband, « le rôle des dirigeants est important, mais les négociateurs et les ministres ne peuvent pas leur laisser tout à trancher ». Autrement dit, attendre vendredi et l’entrée en jeu des chefs d’Etat pour parvenir à un accord global serait beaucoup trop dangereux. De son côté, le président américain Barack Obama a fait part de son vœu de parvenir à un accord exigeant « des mesures significatives ». De bon augure avant son arrivée ?
Une réunion informelle
La crise diplomatique trouve également son origine dans d’autres problèmes. Dimanche, la ministre danoise de l’Environnement, Connie Hedegaard avait convoqué les ministres de l’Environnement déjà présents pour accélérer les négociations. Une maladresse mal vécue par les pays qui n’enverront leur ministre qu’à partir d’aujourd’hui (mardi 15 décembre). Mais souhaitant dédramatiser la situation, la présidente de la Conférence a assuré que d’autres crises de ce type se produiraient car « il y a beaucoup d’intérêts en jeu ».
Les ONG entament un régime
Pour le Secrétaire général des Nations unies, le temps presse. En déplacement à New-York, Ban Ki-Moon en a appelé à la conscience environnementale de chacun. « Ce n’est plus le moment de gesticuler, chaque pays doit prendre sa part pour sceller un accord à Copenhague », a-t-il lancé. Directive que les organisateurs de la Conférence ont suivi à la lettre. Devant la surpopulation qui fait rage chaque jour au Bella Center (45 000 accréditations pour une capacité d’accueil de 15 000 personnes), les autorités ont décidé de réagir. Hier, des centaines de personnes ont été bloquées à l’extérieur du bâtiment pendant six heures le temps de réguler les flux. A partir d’aujourd’hui, donc, les ONG vont faire les frais de ces mesures drastiques. De 22 000 accréditations, les autorisations des associations vont s’effondrer d’abord à 7 000, puis à 1 000 jeudi et enfin à 90 vendredi. Non contentes d’êtres muselées, les ONG dénoncent cette forme de censure. « On sait que dans ces négociations, on ne peut pas régler le changement climatique sans que les dirigeants sentent la pression. Je m’inquiète de voir qu’on retire la pression au moment où on en a tant besoin », dénonce un directeur d’association.