Il y eut le brouillon danois et le projet du G77. Depuis vendredi, un autre texte circule dans les travées du Bella Center. Ce document de sept pages, rédigé par le groupe de travail de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, a le mérite d’être toléré (plutôt qu’accepté) par tous. Même s’il ne dénoue pas les principaux points d’achoppement, il servira de base aux discussions.
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Etats-Unis/Chine : deuxième épisode
Son objectif ? Limiter la hausse des températures à 1,5 ou 2°C. Pour ce faire, il prévoit que les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront diminuer sensiblement d’ici 2050 : de 50, 85 ou 95 % par rapport à 1990. « Personne n’est d’accord avec le texte dans son ensemble mais la plupart des pays y trouvent quelque chose à leur goût et sont donc prêts à l’accepter comme une base de travail », confessent les Américains. Des désaccords, eux, en ont. S’ils sont prêts à faire des efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à un niveau acceptable, ils soutiennent que les grands pays émergents comme la Chine devraient en faire autant. Pour l’heure, le texte ne fait que le suggérer quand, pour les Etats-Unis, ce devrait être une obligation.
Alden Meyer, qui dirige un lobby américain, croit surtout que, afin de ne pas impacter l’avancée des négociations pour les 190 autres pays, la Chine et les Etats-Unis, les deux premiers pollueurs mondiaux, devraient converser ensemble. « Nous devons nous préparer à d’âpres négociations », avoue Elliot Diringer, d’un think tank américain. Pour autant, l’optimisme est de mise. Tant le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, que la ministre danoise de l’Environnement, Connie Hedegaard ont salué les avancées conséquentes des travaux. « Les discussions sur le cœur de l’accord ont vraiment commencé », s’est-elle félicitée.
En outre, le texte stipule que les pays industrialisés devront, en tant que groupe, baisser leurs émissions en 2050, de 75 %. Quant à l’aide financière à apporter aux pays pauvres, outre le fait qu’elle doive démarrer dès 2010, rien n’est écrit sur un quelconque montant.
Les Black Blocs perturbent les manifestations
Progrès au sein du centre de conférences, mais pas dans la rue. Sur les 100 000 participants aux manifestations pacifiques prévues samedi (12 décembre) dans la capitale danoise, 968 fauteurs de trouble ont été interpellés. Quasiment toutes relâchées hier (13 décembre), 13 personnes étaient toujours en garde à vue pour violences. Parmi ce millier de manifestants « opaques », environ 300 « Black Blocs » s’étaient livrés à ces actes de vandalisme sur des vitrines. Entièrement vêtus de noir et cagoulés, munis de briques et de marteaux, ils ont lancé des cannettes de gaz. Malgré leur arrestation, ils ont annoncé leur intention de mener d’autres actions violentes lors de l’arrivée des chefs d’Etat.
La religion sonne le rassemblement
Dimanche 13 décembre, outre la manifestation anti-capitaliste à l’appel du réseau Climate Justice Action, Desmond Tutu, ancien archevêque anglican du Cap, a remis à Yvo de Boer une pétition signée par 500 000 personnes pour appeler les dirigeants à faire plus et plus vite. A 15h, les cloches de la cathédrale de Copenhague, ainsi que celles de plusieurs églises à travers le monde, ont sonné 350 coups. Référence aux 350 parties par millions, seuil maximal de CO2 dans l’atmosphère pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C de hausse. Objectif virtuellement impossible à atteindre pour le service météorologique britannique qui table plus sur une limitation de la hausse des températures à 2°C, soit 450 ppm.