« Le gouvernement a décidé de reporter de 10 ans la première phase de sortie du nucléaire », a indiqué dans un communiqué le ministre socialiste de l’Energie, Paul Magnette. Objectifs : « Garantir la sécurité d’approvisionnement du pays, éviter une production importante de CO2 et permettre de maintenir un niveau de prix protégeant le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises ».
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Les sept réacteurs nucléaires que compte la Belgique (deux centrales fournissant 55 % de l’électricité du pays) devaient prendre leur retraite progressivement entre 2015 et 2025, au bout de 40 années de service. Cela fut voté en 2003, lorsque les écologistes participaient au pouvoir. Trois d’entre eux, les plus anciens, auraient ainsi stoppé leur activité dans 6 ans.
Un rapport d’experts internationaux publié au début du mois a cependant fait revenir le gouvernement sur cette décision. Celui-ci prévoit en effet que la réduction de la consommation et le développement des énergies renouvelables d’ici 2020-2030 ne « suffiraient pas à combler le déficit de production » engendré par la fermeture programmée, et propose donc une prolongation du nucléaire de 10 ans.
Une aubaine pour les caisses de l’Etat
En échange, les producteurs d’électricité (Electrabel, filiale de GDF Suez, et SPE), qui vont profiter de ce report de la sortie de l’atome, ont accepté de mettre la main à la poche : entre 2010 et 2014, ils vont verser à l’Etat de 215 à 245 millions d’euros par an. « Pour les années suivantes et jusqu’à la sortie totale du nucléaire », ce montant sera défini « en fonction de l’évolution des coûts de production et des prix du marché », précise le communiqué du ministère de l’Energie.
Paul Magnette en a aussi profité pour répondre aux Verts d’Ecolo, qui fustigent un « sabotage » et une « forfaiture » de la part du gouvernement. GDF Suez a promis de donner « au moins 500 millions d’euros dès 2010 afin de financer les investissements dans les énergies renouvelables et la réduction de la consommation d’énergie », et « 5 millions d’euros chaque année dans des programmes de recherche belges consacrés au traitement des déchets nucléaires », explique-t-il dans le texte. Et « un tiers des investissements de recherche d’Electrabel sera affecté au processus de capture du carbone » et « aux technologies les plus actuelles en matière d’efficacité énergétique ».