Deux semaines et demie. C’est le peu de temps qu’il reste aux négociations internationales sur le climat pour aboutir. L’échéance ultime, le 7 décembre, c’est l’ouverture de la grande conférence de Copenhague. Le rendez-vous de la planète doit accoucher d’un accord politique et juridique prenant le relais du Protocole de Kyoto dans la lutte contre les dérèglements climatiques.
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Malgré la multiplicité des réunions, la chose ne semble pas aisée. La montagne accouchera-t-elle d’une souris ? Le climat ne s’en relèverait pas. Pourtant, le plus haut responsable du climat aux Nations Unies, Yvo de Boer, semble le croire. Dépité à l’issue des dernières réunions des plus grands dirigeants de la planète, il ne mâche pas ses mots. « Il faudra un effort gigantesque d’ici Copenhague pour arriver à un accord », s’est-il plaint.
Car le spectacle que les dirigeants du monde nous offrent s’apparente plus à un combat de boxe qu’à de véritables négociations à enjeu primordial. Pour le moment, c’est la phase d’observation. Chacun campe sur ses positions, n’osant trop en dévoiler, attendant patiemment que les autres s’exposent. Et selon l’ambassadeur français pour le climat, Brice Lalonde, ce petit jeu dangereux peut être synonyme de graves déconvenues.
Des objectifs peu ambitieux, des résultats inexistants
C’est donc pétris de nobles ambitions que les délégués de quelque 190 pays se sont réunis à Bangkok. Depuis lundi (28 septembre) et jusqu’au 9 octobre, les sessions seront menées tambour battant. L’objectif ici est multiple : épurer le texte de 280 pages indigestes et incohérentes, « un bazar intégral » selon Yvo de Boer, augmenter les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, inciter financièrement les pays en développement à faire de même et les aider à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique.
Pour l’heure les Européens semblent les plus motivés. Paquet climat-énergie, éventuelle taxe carbone aux frontières, baisse des émissions des secteurs du transport aérien et maritime, volonté d’augmenter les objectifs de réduction en cas d’accord à Copenhague… les prises de positions fortes se succèdent. Or, comme le rappellent les spécialistes, l’objectif initial pour les pays industrialisés de 25 à 40 % apparaît peu réaliste. « Aujourd’hui on est en dessous, on est dans une fourchette entre 15 et 20 % », tempère Emmanuel Guérin, de l’Institut du développement durable et des relations internationales.
Et l’obligation de résultats imposés par la fréquence des catastrophes naturelles s’est encore trouvée renforcée par la récente tempête qui a balayé Manille pour ensuite se diriger vers le Vietnam. Laissant sur son passage chaos et désolation. Yvo de Boer l’a rappelé, c’est dans cette région asiatique du Pacifique que les mesures pour lutter contre le réchauffement doivent être les plus effectives. « Faire face aux situations d’urgence, réduire les risques de désastre et augmenter les capacités de résister sont une nécessité pour la région », a-t-il averti.