Les effets du réchauffement climatique font rage en Afrique de l’Ouest. Une douzaine de pays doit affronter des pluies diluviennes depuis trois mois. Mais les conditions de vie précaires, les problèmes d’urbanisme, l’absence de canaux d’irrigation ont rendu la situation encore plus catastrophique.

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Le bilan est effroyable : 159 morts et plus de 600 000 affectées. Le Sénégal, le Burkina Faso, le Ghana, le Niger et la Sierra Leone font partie des pays les plus touchés. « C’est une situation très préoccupante qui fragilise encore plus des populations déjà démunies. Les catastrophes naturelles ont un effet durable qui va s’installer sur plusieurs décennies et réduire à néant des années d’effort en matière de lutte contre la pauvreté », s’inquiète un dirigeant du bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.

Ses craintes sont fondées, de nombreux paysans ont perdu leurs terres, des milliers d’habitations ont été détruites, des ponts coupés, des rivières sorties de leur lit. Chaque pays recense ses dégâts. Au Cameroun, une fille et sa mère sont mortes noyées alors qu’elles faisaient leur lessive dans une rivière. Au Mali, un véhicule qui tentait de traverser un pont enseveli sous les eaux a été emporté, mettant fin à la vie de six de ses passagers. Et ce ne sont que des exemples des tragédies auxquelles sont confrontées les populations touchées.

Une solidarité à toute épreuve
Le Burkina Faso compte ses morts lui aussi. A l’heure où nous parlons, les autorités font état de huit personnes décédées. A Ouagadougou, la capitale, plus de 24 000 habitations ont été détruites, dans la seule journée du 1er septembre dernier. 150 000 personnes sont actuellement sans abri. Devant la gravité de la situation, le gouvernement a appelé à l’aide internationale. Preuve de l’immense solidarité dont font preuve les populations démunies, chaque membre du gouvernement burkinabè a décidé d’offrir un mois de son salaire, soit 36 000€ au total. De même, les 111 députés octroient chacun 228€.

Au Sénégal, ce sont plus de 264 000 personnes qui ont été affectées par ces pluies diluviennes. Pour faire face, le gouvernement a dû déclencher le plan Orsec (Organisation des secours) et débloquer 3 millions d’euros. Ces pluies torrentielles, manifestations concrètes des changements climatiques, ont également touché 67 000 Nigériens, 55 000 Ghanéens, 20 000 Béninois, 15 000 Guinéens et tant d’autres en en Gambie, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire et au Sierra Leone.