Insolite
Bâtiments basse consommation : haro sur le « gang des grille-pains » !
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- © Charly & © Sergey Kandakov (infographie)
- « Emetteur en moyenne de 220 g de CO2 par kWh, soit autant qu’une chaudière à condensation au gaz naturel (ce que reconnaît EDF), le chauffage électrique peut monter jusqu’à […] 1000 g de CO2 par kWh ! »
La réglementation thermique RT 2005, qui vise à améliorer la performance énergétique de l’habitat neuf depuis 2006, sera bientôt remplacée par la RT 2012. L’élaboration de cette dernière (qui s’oriente vers le bâtiment basse consommation, c’est-à-dire inférieure ou égale à 50 kWh/an et par m2) est en cours. Mais elle est menacée par le « gang des grille-pains », le lobby des défenseurs du chauffage électrique, selon le Comité de liaisons énergies renouvelables, le Réseau action climat France, Greenpeace, le WWF et les Amis de la Terre.
Non sans un certain humour, ces ONG dénoncent donc un « gang des grille-pains », dans lequel elles placent « EDF, les fabricants de convecteurs et autres cumulus électriques totalement obsolètes », coupable selon elles de « tenter de vider de sa substance le compromis obtenu sur intervention de Jean-Louis Borloo en personne (adoption en octobre dernier par les députés de l’article 4 de la loi Grenelle 1 relative à la réglementation thermique des bâtiment) ».
Pourtant, notent les associations, « indépendante du système de chauffage choisi, cette nouvelle approche met à égalité de traitement toutes les filières, qui seront donc jugées à l'aune de leurs performances intrinsèques et de leurs impacts réels sur l'environnement ». Ce qui, toujours d’après elles, est une menace pour la survie du chauffage électrique, lui qui a équipé près de 80 % des logements neufs en 2007 et qui se révèle en fait « particulièrement inefficace ».
Le spectre d’un retour en arrière
Les ONG pointent du doigt une technologie consommatrice et polluante que le nucléaire ne suffit pas à alimenter en période de pointe de consommation, nécessitant le recours aux énergies fossiles : « émetteur en moyenne de 220 g de CO2 par kWh, soit autant qu’une chaudière à condensation au gaz naturel (ce que reconnaît EDF), le chauffage électrique peut monter jusqu’à […] 1000 g de CO2 par kWh ! ». Sans parler que « du point de vue de la pure efficacité énergétique, c’est un véritable gâchis que de faire de la chaleur avec de l’électricité ». D’autres procédés seraient bien plus productifs, comme les pompes à chaleur.
Le collectif espère désormais que les propositions actuelles de l’administration (complice du « gang », selon lui), comme « la pose de panneaux photovoltaïques pour compenser des performances au rabais qui profiteront exclusivement à la filière électrique », ne seront pas maintenues lors de la première réunion du groupe de travail « équilibre entre les filières » (29 avril). Car dans ce cas, « on sera alors revenu à la case départ, au détriment de l’environnement mais aussi des consommateurs qui resteront prisonniers d’un mode de chauffage archaïque, polluant et à la facture particulièrement lourde ».
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Yann Cohignac
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