Politique
La France tente d’enrayer la crise de l’eau
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- « Les mégapoles sont considérées comme de véritables bombes sanitaires »
C’est dans un contexte de crise mondiale des ressources hydriques que s’ouvrira lundi prochain, le 16 mars, le cinquième Forum mondial de l’eau. Cet évènement, organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l’Eau, rassemblera entre 15 000 et 18 000 participants et se tiendra à Istanbul. Lundi dernier, Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Ecologie, a présenté les propositions que défendra la France pour tenter de trouver une issue à cet enjeu crucial…
Les acteurs français lancés dans la bataille urgente pour relever les défis de l’eau sont regroupés au sein d’une organisation force de propositions appelée le PFE, Partenariat français pour l’eau. Crée le 22 mars 2007 à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, il contribue à relever les défis mondiaux de l’eau et de l’assainissement pour tous.
Présent sur la scène internationale avec ses partenaires des autres pays, il propose des solutions concrètes et incite à leur mise en œuvre effective dans les politiques de l’eau. Ses membres sont aussi divers que variés : collectivités territoriales, ministères, agences de l’eau, ONG, entreprises, centres de recherches… « Le PFE, c’est une sorte de Grenelle permanent des acteurs de l’eau », a résumé Jean-François Le Grand, sénateur de la Manche et Président du Cercle français de l’Eau .
Lors de cette cinquième édition du Forum mondial de l’eau, le PFE organisera une dizaine de sessions sur la centaine prévue et participera à une quarantaine d’entre elles. Leur mission : proposer des solutions et faire des recommandations pour résoudre quatre enjeux cruciaux.
♦ L’assainissement dans les mégapoles : plus de neuf millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et chaque année, plus de huit millions en meurent. La priorité est donc donnée à la dépollution des eaux usées, rejetées sans traitement par les mégapoles du monde. Considérées comme de véritables « bombes sanitaires », elles devront s’investir dans la collecte, l’évacuation, le traitement et la valorisation des eaux usées et des boues .
♦ La répartition équitable du coût de l’accès à l’eau potable : pour organiser le financement de la totalité des dépenses liées à l’eau, les gouvernements doivent adopter une stratégie propre et verser des aides financières directement aux responsables des services d’eau. La crise financière mondiale ne doit en aucun cas dispenser les gouvernements d’agir en ce sens.
♦ La gestion de l’eau à l’échelle des bassins versants : Le partage de l’eau entre deux pays peut amplifier les différends historiques, géopolitiques, idéologiques ou religieux. La France plaide donc pour une gestion de l’eau à l’échelle des bassins versants (1). Pour pérenniser cette « démocratie de l’eau », un accord international pour la gestion des bassins transfrontaliers devra être établi.
♦ L’impact du facteur climatique : actuellement, 700 millions de personnes vivent dans 43 pays soumis à un « stress hydrique ». D’ici à 2025, ils seront plus de trois milliards. Il est donc urgent de mener de véritables politiques d’économie des ressources et d’adopter des plans d’adaptation au changement climatique.
(1) Le bassin versant d’un lac ou d’une rivière recouvre le secteur géographique qui collecte les eaux vers ce milieu.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du PFE.
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Albane Wurtz
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