Stéphane Hallaire, Fondateur et Président de 5 Continents Reforest'Action

Nous vous en parlions il y a peu, la déforestation est un problème majeur du XXIème siècle ! C'est pour tenter d'y remédier que le projet Reforest'Action a vu le jour. À l'initiative de l'entreprise 5Continents, ce projet permet aux entreprises comme aux particuliers de planter des arbres ! Stéphane Hallaire fondateur et président de 5Continents, nous en dit plus sur ce projet ! 

DeveloppementDurable.com: Pouvez-vous nous expliquer le concept de Reforest’Action ? Comment est né le projet?

Stéphane Hallaire : Reforest’Action est né de la volonté de 5Continents (www.5continents.fr), une société de sensibilisation au développement durable, de proposer aux entreprises et particuliers un moyen concret, innovant et positif d’agir sur la reforestation. Il faut savoir que planter un arbre est un moyen particulièrement efficace d’agir à la fois sur l’environnement, mais aussi sur le développement social et la biodiversité. Nous avons donc référencé des projets de reforestation en France et dans le monde qui répondent à notre charte de qualité et avons créé www.reforestaction.com qui propose de planter des arbres en ligne.

DD.com: Concrètement,  comment fonctionne Reforest’Action et à qui s’adresse ce projet?

S.H. : Le site internet Reforest’Action a une dimension collaborative. Chacun peut créer son espace personnel et inviter ses amis, clients, collègues… à venir y planter un arbre. On y trouve des photos du terrain, de l’actualité, une présentation des différentes espèces d’arbres qui sont plantées… L’idée depuis le départ est d’avoir une approche positive de la reforestation. Nous créons de la proximité entre l’internaute qui plante son arbre en ligne et le villageois au Sénégal, Pérou, Inde… qui plante l’arbre de ses mains sur son propre terrain.

Reforest’Action s’adresse aux entreprises et particuliers qui sont sensibles aux grands enjeux environnementaux et sociaux et qui souhaitent agir concrètement et simplement. L’usage le plus courant sur www.reforestaction.com, est d’offrir un arbre par email ou via un certificat envoyé par la poste. C’est un cadeau original qui fait ses preuves depuis plusieurs années auprès des particuliers comme des entreprises.

DD.com : Beaucoup d‘entreprises se sont engagées à vos côtés. Lorsqu’une d’elle se lance dans le projet Reforest’Action, quel est le processus qui s’ensuit ?

S.H. : Les entreprises s’appuient sur 5Continents et Reforest’Action pour sensibiliser leurs clients et collaborateurs à l’environnement. Nous organisons des rencontres pour qu’ils comprennent les problématiques liées au climat en France et dans le monde. Nous leur proposons aussi d’agir en plantant un arbre sur l’espace dédié à l’entreprise sur notre site internet.  Cela permet de fédérer les collaborateurs autour d’une action positive et ludique. Les PME ont plus tendance à inviter leurs clients à planter des arbres grâce au produit partage que nous proposons : chaque produit ou service écologique vendu, l’entreprise offre un arbre à son client.

Par la suite, les collaborateurs et clients de l’entreprise suivent l’actualité du projet de reforestation auquel ils ont contribué tout au long de l’année.

DD.com : Qu’est ce que permet la plantation de tous ces arbres ?

S.H. : C’est là que la magie opère ! Planter un arbre est bien sûr un moyen efficace d’agir sur le climat car il stocke du CO2. Mais il enrichit aussi les sols en azote, rend les terres plus fertiles, évite l’érosion des terrains… Au-delà des aspects environnementaux, la principale source de biodiversité sur terre est la forêt. Planter des arbres permet à d’autres espèces végétales de se développer. La forêt abrite également des insectes et animaux qui ne peuvent survivre sans cet espace naturel. Enfin, l’arbre est source de développement économique et social : en Afrique par exemple, un manguier va produire des fruits qui seront vendus sur les marchés, les eucalyptus pourront être élagués et donneront du bois de chauffe pour cuire les aliments… Dans les Landes, 300 000 personnes vivent de l’exploitation durable de la forêt. Les pins maritimes produisent de la pharmacopée, du papier, des meubles… Planter de nouveaux arbres et assurer la gestion durable de la forêt est une réponse pertinente à bien des maux que nous connaissons en France et dans le monde.

DD.com : Inde, Sénégal, Pérou… Vos actions sont internationales ! Dans quels autres pays aimeriez-vous agir ?

S.H. : Nous cherchons à intervenir dans toutes les régions qui sont exposées à la déforestation ou qui ont subies des dégradations importantes de leur milieu naturel. C’est le cas de l’Indonésie, du Brésil, du Congo… D’une façon générale, nous cherchons à intervenir dans la zone intertropicale, sur tous les continents. La déforestation est essentiellement due au charbonnage et à l’extension des terres agricoles. Quand faites de l’agroforesterie (plantation en haie vive autour des champs par exemple) ou que vous fournissez du bois de coupe aux villageois, vous freinez la déforestation de façon significative.

DD.com : On peut voir sur votre site que vous avez déjà permis la plantation de plus de 193 600 arbres ! Et maintenant, quelles sont vos ambitions futures ?

S.H. : Planter près de 200 000 arbres, c’est bien mais ce n’est qu’une étape. Il faudrait en planter plusieurs milliards pour répondre aux problématiques actuelles liées à la forêt. Lester Brown, expert sur le climat basé aux Etats Unis, a chiffré les besoins à 15 milliards ! Nous n’y arriverons pas tout seul mais, fort heureusement, nous ne sommes pas seuls à mener notre action, loin de là !

Mon souhait le plus cher est que chaque particulier et entreprise contribue à cette démarche que nous avons initiée il y a plusieurs années. Sur www.reforestaction.com, un arbre coûte entre 0,90€ et 6€ selon le pays. Si une entreprise plante un arbre pour chaque produit vendu 20€, le coût de l’arbre représente moins de 5% de son chiffre d’affaires et l’impact sur l’environnement est considérable. De même, un particulier qui plante un arbre tous les jours, cela lui coûte le prix d’un café !

 Propos recueillis par Morgane Burguiere