Claire Martin, Directrice de la RSE du Groupe Renault
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Présent dans plus de 118 pays, Renault s’impose aujourd’hui comme une des plus grandes figures mondiale. En créant en 2009 une Direction de la responsabilité sociale (DRSE), Renault a souhaité pousser encore plus loin sont engagement en matière de responsabilité sociale. Claire Martin, actuelle directrice de la RSE du groupe Renault a répondu à nos questions et nous en dis plus sur l’engagement de Renault.
Développementdurable.com : La responsabilité sociale se développe de plus en plus dans les entreprises françaises. D’où viens cet engouement général pour ce concept ?
Claire Martin : Depuis quelques années, les initiatives se multiplient pour encadrer les actions RSE des entreprises, tant au niveau national avec la loi NRE, le Grenelle 2, qu’au niveau européen avec des normes de sécurité véhicule ou d’émission de CO2, qui nous touchent particulièrement, nous, constructeurs automobiles.
Sur le plan international, l’apparition de la norme ISO 26 000 a probablement donné un coup d’accélérateur à la démarche, en cela qu’elle constitue un moyen utile pour cartographier son niveau de performance en matière de RSE, et d’engager des plans de progrès.
En parallèle, il faut aussi souligner les attentes de plus en plus fortes exprimées par nos clients, riverains, actionnaires,…Elles nous poussent à faire savoir ce que nous faisons en matière de responsabilité sociale, sociétale et environnementale, à partager nos leviers de motivation et à valoriser les progrès réalisés.
DD.com : Et pour Renault en particulier, qu’est ce qui a poussé un grand groupe international comme le vôtre à engager une politique RSE ?
C.M. : Renault a souvent fait figure de précurseur dans le domaine social. L’histoire de Renault est ponctuée d’initiatives, qui ont d’ailleurs, souvent, inspiré le législateur. L’engagement sur le volet environnemental date quant à lui du milieu des années 1990. On peut donc dire que la RSE est dans les gènes de Renault. Avec la création de la Direction de la RSE en 2009, nous avons franchi une étape supplémentaire en structurant une politique groupe déployée partout dans le monde, et en élargissant le périmètre de notre champ d’action à des aspects sociétaux.
DD.com : La RSE regroupe beaucoup de thème et d’action. Sur quoi avez-vous décidé de vous focaliser et pourquoi ?
C.M. : Pour définir nos priorités d’action, nous nous sommes avant tout demandé ce que les sociétés dans lesquelles la marque est présente, étaient en droit d’attendre d’un constructeur automobile qui se dit responsable. Les citoyens aspirent à une mobilité durable et sûre. Durable, c’est à dire à faibles émissions de CO2 (voire zéro émission), partagée, connectée, et accessible au plus grand nombre. Sûre car tous les pays et notamment les émergents, qui sont nos territoires de croissance, sont confrontés à un problème de santé public majeur : la mortalité routière. Le déploiement du savoir-faire de Renault en matière de management de la Sécurité routière, en termes de techniques automobile, infrastructures, accidentologie ou comportements des usagers de la route est donc devenue un outil d’accompagnement de la stratégie internationale du groupe, et, naturellement, une priorité de la RSE de Renault.
Nos deux autres priorités : l’Education et la Diversité, sont, selon nous, les leviers les plus puissants de développement personnel et de renforcement de la performance de l’entreprise étendue à nos réseaux de fournisseurs et de distributeurs.
DD.com : Vous êtes directrice de la RSE de Renault depuis 2009. Quels est le bilan de ces 4 premières années ? Et quels sont vos ambitions futures ?
C.M. : Nous avons élaboré une politique RSE, structuré notre réseau de responsables RSE dans les principaux pays dans lesquels nous sommes implantés, mis en place des incubateurs d’innovation sociale et sociétale en privilégiant une approche de co-construction avec le milieu associatif, académique, scientifique….
Nous comptabilisons 350 actions sur le plan sociétal, en faveur de communautés locales, sur des thèmes en relation avec nos axes stratégiques, qui sont aussi des champs de compétence de nos salariés très liés à notre business : sensibilisation à la sécurité routière, insertion par la mobilité, accès à l’éducation, égalité des chances…. En 2012, Renault a adopté une démarche de transparence avec l’évaluation du niveau d’intégration en matière de RSE par un organisme indépendant (AFNOR), la vérification de ses résultats extra-financiers (Ernst&Young et Deloitte), et l’élaboration du rapport RSE du groupe.
Nos ambitions pour le futur ? Informer et convaincre, sans relâche, du bien fondé de notre démarche et de sa valeur ajoutée pour toutes les parties-prenantes.
DD.com : Vos actions sont également internationales puisque vous avez développé un partenariat au Brésil avec l’association Borda Viva et vous financez une Chaire au Liban. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C.M. : L’institut Renault do Brasil, créé en 2010 est en quelque sorte le bras opérationnel de la politique RSE menée par la filiale brésilienne. Son budget est d’un peu plus d’un million d’euros par an. Elle soutient effectivement l’association « Borda Viva », issue de la communauté très pauvre du même nom installée aux portes de notre usine de Curitiba. Dans le but de contribuer à son autonomie financière et au développement des compétences de ses membres, Renault y a installé un atelier de couture, mais aussi une boulangerie, une cantine scolaire, deux crèches…
Au Liban, nous avons initié avec l’Université Saint Joseph de Beyrouth, une action d’un tout autre genre. Dans une région où le taux de mortalité routière est deux fois plus élevé qu’en Europe pour un taux de motorisation 4 fois plus faible, la Fondation Renault contribue à former des experts capables d’impulser localement une politique de sécurité routière. Ce programme est ouvert aux étudiants du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. D’ici 5 ans, une centaine de personnes auront bénéficié de cette chaire « management de la sécurité routière ».
DD.com : Il y a un an, vous lanciez Renault Mobiliz. C’est la 1ère fois en France qu’un constructeur automobile lance une initiative de « social business » sur la mobilité. Quels sont les actions concrètes menées dans ce projet ?
C.M. : Ce programme vise à inventer et mettre en œuvre des solutions de mobilité, adaptées aux personnes en situation de précarité, en privilégiant une approche entrepreneuriale. Par exemple, avec les Garages Renault Solidaires, notre réseau de concessionnaires et d’agents – tous volontaires – facturent leurs pièces et services à prix coûtant, tout en garantissant la qualité de service Renault. En parallèle, le fonds d’investissement que nous avons créé permet de financer des structures innovantes qui développent des solutions de mobilité pour les personnes en difficulté sociale et financière, à l’instar de l’association Voiture&co du Groupe SOS.
Propos recueillis par Morgane Burguiere
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