En 2004, Nicolas Lambert mettait en scène et jouait le premier volet de sa trilogie engagée « Bleu, blanc, rouge - L’a-démocratie française » : « Elf, la pompe Afrique », pièce abordant avec un humour corrosif la politique coloniale de la France et les ravages causés par l’exploitation pétrolière sur le continent. Cette année, il poursuit son projet en présentant la seconde partie : « Avenir Radieux, une fission française », qui traite cette fois de la question du nucléaire civil hexagonal et de ses travers… Un sujet plus que jamais d’actualité…
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Une performance d’acteur
Dans ce nouveau one-man show, Nicolas Lambert a décidé de s’attaquer au lobby nucléaire et à ses sbires… en les interprétant : l’homme de théâtre incarne en effet avec brio plus d’une vingtaine de personnages, de Guy Mollet, présidence du Conseil sous la Quatrième République, à Nicolas Sarkozy, en passant par François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing ou encore Pierre Mauroy, Premier ministre de 1981 à 1984.
L’idée ? Mettre en lumière la langue de bois, le mépris, les incohérences, les paradoxes, voire les mensonges de ceux qui ont imposé le nucléaire dans notre pays. Qu’il s’agisse de sécurité, de budget, et de gestion des déchets radioactifs. Et les propos lâchés, parfois choquants, toujours instructifs, sont authentiques : « Sauf pour deux interventions de personnages mineurs, j’ai repris les déclarations à la virgule près, sinon ce ne serait pas drôle », précise Lambert.
L’acteur se met également dans la peau d’un chercheur du CNRS, d’un représentant d’EDF, d’un responsable de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), d’un industriel, d’un militant anti-nucléaire, ou d’un « invisible » : un travailleur de la filière embauché par un sous-traitant à bas prix. Sans oublier Pierre Guillaumat, homme de l’ombre du programme nucléaire (services secrets, direction du Commissariat à l’énergie atomique, ministère des Armées) qui joua un rôle primordial dans son développement.
Un spectacle militant
La pièce a nécessité 2 ans de travail. Et pour cause : pour l’écrire, Nicolas Lambert s’est beaucoup documenté, a étudié les discours politiques, et suivi les débats publics. Des recherches qui lui permettent d’accuser : manque de considération pour les travailleurs du nucléaire, problèmes de sécurité, participation de l’Iran au capital d’Eurodif,…
La troisième partie de « Bleu, blanc, rouge », qui sera joué en 2014, parlera de l’armement. En attendant, consultez les lieux et dates des représentations du spectacle « Avenir Radieux, une fission française » sur www.unpasdecote.org.