La centrale nucléaire de Torness, lancée en 1988, se trouve sur le littoral écossais, à moins de 10 km de la ville de Dunbar (comté de East Lothian). Il s’agit d’une installation dont les deux réacteurs sont refroidis au gaz. Mais pas seulement : elle utilise aussi pour cette tâche l’eau de mer, de la même façon que les sites situés à proximité d’un fleuve. Et c’est précisément de là qu’est venu le danger…
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Une invasion massive de méduses a en effet obstrué le système de refroidissement mardi (28 juin), obligeant les techniciens de la centrale à stopper les réacteurs pour éviter un emballement de la situation. Ces animaux marins sont en fait restés bloqués sur les filtres destinés à éviter toute intrusion dans le dispositif (de la part des algues, notamment).
« Pas de danger »
Selon un porte-parole de l’opérateur EDF Energy, filiale britannique du groupe français EDF, « l’arrêt est une simple mesure de précaution. Le public n’a à aucun moment été mis en danger. Il n’y a aucun aspect radiologique associé à cet événement, ni aucun impact sur l’environnement ». Et d’ajouter : « Nous travaillons actuellement pour enlever les méduses de l’eau se trouvant près de la centrale électrique. Ce travail, ainsi que la surveillance de la zone, est en cours ».
Plus de peur que de mal, donc. Mais le réacteur numéro 1 de Torness ne devrait pas être remis en service avant le 5 juillet. Quant au second, il ne redémarrera que le 6. Ce type d’incident, causé par des animaux ou des débris marins, ne serait par ailleurs « pas rare »…
Un phénomène appelé à se répéter
Début juin, un phoque gris de l’Atlantique s’était en effet déjà retrouvé pris au piège dans le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Hinkley Point (situé près de Bridgwater, sur la côte du Somerset, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre), alors qu’il poursuivait un banc de poissons. Le mammifère marin a été capturé puis relâché sur une plage voisine, sans créer d’incident.
Mais la prolifération de méduses, plus inquiétante, pourrait être de plus en plus fréquente au Royaume-Uni : la température des eaux au large de la côté Est de l’Ecosse est actuellement anormalement élevé (13 °C, soit 1°C au-dessus des normales saisonnières, selon le Met Office, le service national britannique de météorologie), ce qui expliquerait la surabondance des animaux. Et avec le réchauffement climatique, le phénomène a de grandes chances de se reproduire…
Le Japon connait bien le risque, auquel il a été confronté à plusieurs reprises ces dernières années. En 2006, par exemple, la centrale nucléaire d’Hamaoka, à 150 km au Sud-Ouest de Tokyo, a dû ralentir sa production de près de 70 % en raison d’une colonie de méduses.