A Kalkar, une ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Nord-Ouest), une ancienne centrale nucléaire a été reconvertie… en parc d’attractions ! Une initiative qui date de 1995 mais qui illustre bien le virage de ce pays, opéré depuis quelques années, en matière d’énergie nucléaire. Si les membres de la coalition gouvernementale se sont enfin mis d’accord le 30 mai dernier pour sortir du nucléaire d’ici 2022, les Allemands avaient déjà tourné le dos à l’atome depuis l'an 2000.
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Un parc d’attractions pour le moins atypique
Le parc Wunderland Kalkar se situe sur les plaines du Bas-Rhin, offrant une vue magnifique sur le fleuve. La transformation est spectaculaire : l’ancienne tour de refroidissement, déguisée en piton rocheux, fait désormais office de mur d’escalade permettant aux plus audacieux de grimper jusqu’à 55 mètres de hauteur. Et à l’intérieur de celle-ci est installé un manège ! Grande roue, balançoires, bowling, minigolf… donnent à cette ancienne centrale un authentique air de fête foraine. Les murs de bêton grisâtres sont repeints avec de jolis fresques, des masquottes assurent l’accueil des visiteurs… Le pari est réussi : le parc reçoit aujourd’hui près de 600 000 visiteurs par an.
La centrale poursuit encore sa métamorphose puisque seulement un tiers des lieux a été réhabilité, d’après les informations recueillies par l’AFP. Et de nombreux aménagements sont prévus pour la suite : piscine intérieure, spa, etc.
Un projet avorté
1972 : l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas se lançaient dans la construction d’un des plus grands projets industriels de l’époque, le surgénérateur nucléaire Kalkar. La nouvelle technologie utilisée, jugée peu sûre, et les coûts exorbitants générés suscitèrent de nombreuses manifestations. La centrale fut tout de même achevée en 1986, avec toutefois sept ans de retard. Mais les accidents de Three Mile Island (1979) et de Tchernobyl (1986) donnèrent finalement raison aux défenseurs de l’environnement. Le projet fut définitivement enterré en 1991. Il a brassé près de 3,5 milliards d’euros et la centrale n’a jamais produit un seul watt, ni accueilli le moindre composant radioactif. En 1995, c’est un entrepreneur néerlandais spécialisé dans la reconversion de sites industriels désaffectés qui racheta le site pour la modique somme de 1,5 million d’euros (source AFP), et qui initia sa transformation en parc de loisirs.