Accéder à la propriété, participer à un projet solidaire, ou encore fuir la solitude… chacun a ses raisons spécifiques de faire le choix de l’habitat participatif, aussi appelé habitat groupé.
Le concept est vaste : il se décline en autopromotion et coopératives d’individus réunis autour de projets d’immeubles individuels ou collectifs. Les habitants propriétaires, copropriétaires ou locataires se décident à gérer de façon collective un ensemble immobilier ou même un quartier : aménagements, locaux et services sont partiellement mutualisés.
Amélioration du cadre de vie, cohésion sociale et autogestion sont les dénominateurs communs à tous ces projets qui se veulent une alternative complémentaire à la promotion immobilière privée et au logement social. Et la composante environnementale est souvent prépondérante.
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- Esra | Terra Cités, 28 / 02 / 2011 - 18:12
- “Bonjour,
Une renaissance progressive et lente !
La question est de savoir si ce concept peut réellement se développer tel quel en France (cf nos interrogations sur http://www.blog.terracites.fr/habitat-collectif-cohabitat-biens-mutualises-concept-exportable-france/)”
L’autopromotion : promotion immobilière autogérée par des habitants
Des citoyens s’unissent afin de se constituer maîtres d’ouvrage de leur futur habitat. L’idée n’est pas nouvelle : il s’agit de la transposition directe des Baugruppe allemands.
C’est la ville de Strasbourg qui a donné naissance au premier immeuble en autopromotion français l’année dernière. Et l’architecte allemand Michael Gies, reconnu pour son travail sur les éco-quartiers de Fribourg, n’a pas été choisi par hasard par ses habitants. En mutualisant ainsi l’espace et les services et en passant outre les intermédiaires, ils ont diminué considérablement leurs frais financiers (de 15 à 20 %).
Le projet a également permis de souder durablement les habitants : le bâtiment BBC est équipé entre autres d’une buanderie, d'une salle de réunion et d’un potager à usage collectif.
Les coopératives d’habitants
Il s’agit de propriétés collectives de logements conçus et gérés de façon démocratique par ses habitants, dans une logique non spéculative. Le concept s’adresse aux citoyens exclus du marché de l’immobilier ou désireux d’intégrer un projet dont solidarité et convivialité sont les piliers. Les habitants gèrent ainsi eux-mêmes leur logement et modulent et améliorent leur cadre de vie à volonté en bonne intelligence avec leurs coopérateurs dans un souci de respect de l’environnement.
Le mouvement coopératif est né avec les logements ouvriers au XIXème siècle. La Cité Radieuse, construite en 1955 (Nantes), est l’un des célèbres exemples de location coopérative : les habitants devenaient propriétaires au bout de 65 ans. Malheureusement, le projet avorta à cause de la loi Chalandon qui en 1971 mit fin au statut de locataire-coopérateur, obligeant les habitants à choisir entre la location ou l'achat de leur logement…
Aujourd’hui de nombreux projets de coopératives d’habitants émergent. Habicoop est par exemple l’une des associations de référence en matière de promotion et d’accompagnement de telles coopératives.
L’habitat groupé autogéré est déjà bien implanté à l’étranger : Pays-Bas, Suède, Québec, Suisse… En France, on ressent les prémices d’un système avéré qui constitue une alternative plus solidaire à l’habitat actuel en réaction à l’individualisme croissant, aux défis écologiques et à la difficulté d’accès à la propriété.