Une fois n’est pas coutume, les trophées sont remis aux entreprises les moins responsables. Celles dont on veut pointer du doigt les méfaits et les discours ambivalents. Mais le message des Amis de la Terre, organisateurs de l’événement, veut également interpeller les pouvoirs publics. « Au final, il s’agit avant tout d’informer et de dénoncer les activités de certaines multinationales, que les gouvernements ne parviennent pas à contraindre. De combien de BP (marée noire du Golfe du Mexique, ndlr) aurons-nous besoin pour que les pouvoirs publics prennent enfin leurs responsabilités ? », sermonne Aloys Ligault, chargé de campagne pour la responsabilité sociale et environnementale aux Amis de la Terre.
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Cette année, les récompenses ont donc été attribuées à Somdiaa, filiale du groupe d’agro-alimentaire Vilgrain, dans la catégorie « Droits humains » avec 32 % des voix, au groupe minier Eramet, plébiscité par 40 % des internautes, dans la catégorie « Environnement » et au Crédit Agricole dans la catégorie « Greenwashing » avec 56 % des suffrages.
Populations menacées, environnement détruit, consommateurs dupés
Pour « mériter » cette distinction, dont toutes se passeraient aisément, ces trois entreprises françaises ont brillé par leurs actes répréhensibles, pourtant à mille lieues des valeurs dont elles se réclament. Somdiaa, tout d’abord, filiale de Vilgrain, est pointée du doigt pour les impacts de ses activités de production et de transformation de canne à sucre sur les communautés rurales camerounaises « qui voient ainsi leur sécurité alimentaire menacée ». Eramet s’illustre, dans la catégorie environnement, par son projet de développement de la mine de nickel de Weda Bay en Indonésie. Or, ce gisement se situe sous une forêt primaire anciennement protégée avant que la pression de certains industriels ne la déclasse.
Enfin, le Crédit Agricole s’est vu décerner un Prix pour greenwashing en raison d’une campagne de pub TV, qui n’a pas été diffusée en France, « It’s time for green banking », vantant un nouveau positionnement en faveur d’une croissance durable. Or, comme le rappellent les Amis de la Terre, en août dernier, le Crédit Agricole investissait dans la centrale à charbon de Medupi en Afrique du Sud.
Prochains « Gérard » du développement durable, en décembre prochain, lors du Sommet de Cancùn sur le réchauffement climatique. Comme à chaque rendez-vous international sur le climat, le Climate Action Network (CAN) décerne les fameux « Fossiles du jour » « aux pays qui font le plus d’efforts pour freiner l’avancée des négociations ».