Une île, des plages, des bateaux, des bungalows en bois, des poules, des moutons, des vaches, des chevaux, des champs, des panneaux solaires, une agriculture biologique… vous rêvez déjà aux prochaines vacances ? Que l’on vous comprend ! Pourtant, si l’affiche peut faire saliver, il ne s’agit en aucun cas du nouveau spot de villégiature à la mode. Bien au contraire ! Cette petite île du fjord d’Oslo abrite en fait quelques… repris de justice, parmi les plus vertueux, et leur offre quelques mois de volupté (comparé à l’enfer des barreaux) avant de les renvoyer affronter la civilisation et sa jungle !
Laissez un commentaire :
Votre commentaire (min. 40 caractères)
Cours intensifs d’écologie
Ré-in-ser-tion : ces quelques syllabes redonnent tout leur sens au terme « humanisme ». Et ce sont les Norvégiens qui, les premiers, ont su les conjuguer à la perfection. Dans le plus pur respect de l’environnement. Tels des enfants à qui l’on inculquerait les rudiments écologiques, ces prisonniers, que l’on va rendre à la société, sont d’excellents « petits soldats » à former au développement durable.
Leur parcours de réinsertion, variant de quatre mois à cinq ans, six jours par semaine, de 8 heures à 15 heures, ressemble plus à l’apprentissage d’une nouvelle vie qu’à une véritable punition. Il faut dire que la plupart des détenus sont envoyés à Bastoey pour bonne conduite ou parce qu’ils ne représentent plus aucun danger pour l’établissement dans lequel ils ont effectué la majeure partie de leur peine.
Une responsabilisation… durable
Au programme donc de l’idyllique enfer : vie en pleine nature, sans barbelés ni barreaux, nettoyage des plages, travail du bois, entretien des bâtiments, pratique de l’agriculture biologique, élevage, pêche, recyclage, compostage et même gestion des ferrys reliant l’île au continent. C’est dire si l’on responsabilise le futur ex-détenu !
Exemplaire, la prison de Bastoey l’est à tous les niveaux. Si l’établissement fonctionne à 70 % grâce à des panneaux solaires, elle s’avère auto-suffisante en ce qui concerne la nourriture et fournit même le surplus, produit notamment sans engrais ni pesticides, aux autres prisons du pays. Une fois leur labeur effectué, les « écolos en herbe » peuvent rejoindre les bancs de l’école pour s’initier à la protection de l’environnement, à la gestion des forêts mais aussi à l’informatique. Pour peut-être, un jour, devenir les nouveaux hérauts de l’écologie…