De nombreux acteurs, dont certaines entreprises françaises figurant parfois parmi les plus puissantes au monde, ont récupéré le concept de développement durable à des fins purement financières. Un discours engagé sur le développement durable est ainsi souvent utilisé pour masquer les impacts réels de leurs activités, tout en améliorant leur image auprès des clients et actionnaires. Il est nécessaire de mettre fin au double-discours. Qui ment ? Qui n'a de vert que la couverture de son rapport de développement durable ?
Le 24 novembre dernier, les Amis de la Terre ont décerné les prix Pinocchio du développement durable 2009. Dans la catégorie « droits humains », c’est le groupe Bolloré qui a reçu le prix avec 35 % des votes pour « les conditions de travail déplorables des travailleurs dans les plantations d’huile de palme de sa filiale Socapalm (Cameroun), dont elle est actionnaire majoritaire ».
EDF a remporté un prix dans la catégorie « greenwashing » pour sa campagne de communication « Changer d’énergie ensemble » qui a coûté plus cher que les dépenses du groupe en recherche et développement dans les énergies renouvelables. Quant à Total, il a reçu le prix Pinocchio dans la catégorie « environnement ». Les votants reprochent au groupe son implication dans le méga-projet pétrolier Kashagan (Kazakhstan), qui s’annonce comme une catastrophe environnementale et sanitaire.