Insolite
Lilypad : une cité flottante pour accueillir les réfugiés climatiques
- Agrandir l’image
- www.pixelab.be (Philippe Steels)
- « Une réaction au développement de l’urbanisme le long des littoraux et une solution plus durable que les polders éphémères »
Dans le monde, 25 millions de personnes ont déjà été obligées de se déplacer à cause des bouleversements climatiques. Et leur nombre ne va cesser d’augmenter. Alors pour remédier au problème et offrir un point de chute à ces réfugiés écologiques, l’architecte belge Vincent Callebaut a conçu Lilypad, un projet de cité flottante « verte » et autosuffisante.
« Pourquoi ne pas être en accord avec l’océan plutôt que toujours contre lui ? », s’interroge Vincent Callebaut. Son idée : construire des cités flottantes pour garantir un habitat aux futurs réfugiés climatiques de la planète et offrir la possibilité de gagner des territoires sur la mer aux pays à la recherche de nouveaux espaces dans une optique de développement durable. « Une réaction au développement de l’urbanisme le long des littoraux et une solution plus durable que les polders éphémères (étendue artificielle de terre endiguée et drainée dont le niveau est inférieur à celui de la mer, ndlr) », résume-t-il.
Avec la montée du niveau des océans, les terres conquises sur la mer, comme aux Pays-Bas ou aux Emirats Arabes Unis, sont condamnées. Avec Lilypad, en revanche, plus de souci : la cité flottera et se déplacera paisiblement au gré des courants marins de surface (ascendants chauds du Gulf Stream et descendants froids du labrador). L’architecte propose en fait carrément « un nouveau style de vie, nomade et ancré dans l’écologie urbaine en mer ». Un mode de vie alternatif pouvant accueillir jusqu’à 50 000 habitants.
Un projet écolo
Ce qui donne à Lilypad une forme si particulière, c’est le modèle dont s’est inspiré Vincent Callebaut : la feuille de nénuphar géant d’Amazonie. Sauf que là, elle a été agrandie 250 fois. Côté organisation, la ville est structurée en trois « montagnes » : une pour le travail. Une seconde pour le commerce. Et une dernière dédiée aux loisirs. Toutes sont recouvertes de logements, de jardins suspendus, et de balcons réservés à la culture de produits biologiques.
La coque, elle, est végétalisée pour attirer la faune marine et favoriser ainsi la pêche. Des champs d’aquaculture et des corridors biotiques permettent également de subvenir aux besoins alimentaires. Quant aux matériaux utilisés pour la construction, il s’agit de fibres de polyester et de dioxyde de titane, capables d’absorber la pollution atmosphérique.
Côté production d’énergie, Lilypad est autonome : des éoliennes, des hydroliennes, des panneaux solaires photovoltaïques… lui assurent un bilan énergétique positif sans émission de carbone. Enfin, un lagon central permet de récolter et de recycler les eaux de pluie.
Le cabinet de Vincent Callebaut vient d’entamer la deuxième phase d’étude du projet Lilypad : la réalisation d’une cité flottante plus petite, dans les proportions d’un village.
Pour en savoir plus sur le projet Lilypad : vincent.callebaut.org/page1-img-lilypad.html
Pour découvrir d’autres projets du cabinet Vincent Callebaut Architectures : vincent.callebaut.org
Yann Cohignac
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | ![]() |
|
|
focus | Vidéos![]() |