Souvent épiés et pointés du doigt par les défenseurs de l’environnement, les bateaux de croisière logent en moyenne 3000 passagers et membres d’équipage. Autrement dit, ces paquebots sont de véritables cités flottantes ! Et qui dit cité, dit déchets; mais contrairement aux cités dites éco-responsables, celles-ci ne traitent qu’une infime partie de leurs déchets et rejettent donc la majeure partie de ce qu’elles produisent dans l’océan.
Outre les retombées financières importantes et le dynamisme qu’elles peuvent entrainer aux régions locales, les croisières maritimes sont également synonyme d’un bon nombre de points noirs, qui lui collent au front l’étiquette du mauvais élève :
- Pollution du fond des mers, des ports et des régions côtières
- Dégradation de sources d’eau
- Destruction de l’habitat offert par les récifs de corail
- Émission de gaz polluants dans l’air et dans l’eau
- Pression exercée sur les sites terrestres de rejets de déchets
- Production bien trop élevée de déchets entrainant des risques sanitaires et des coûts de nettoyage
La loi également responsable
Si la responsabilité des entreprises gérantes des bateaux de croisière est bien à mettre en cause, le rôle de la loi n’est pas non plus à épargner. En effet, les lois se frottant aux exigences écologiques des bateaux de croisière sont bien trop peu sévères, ne forçant donc pas les entreprises à améliorer leur éco-responsabilité.
A titre d’exemple, on dénombre aujourd’hui environ 270 bateaux de croisière voyageant sur le Nil, dont plus de 50 % qui ne traitent pas leurs déchets avant de les jeter dans les eaux du Nil. Cette attitude serait donc causée par des lois non contraignantes et peu appliquées !
La gestion d’évacuation des déchets, comme l’élimination des pertes est parfois imposée et le plus souvent incorrectement réglée. Les pratiques environnementales internationales sont quasi-inexistantes dans l’industrie…
La « Royal Caribbean Cruise », par exemple, deuxième opérateur mondial de croisières touristiques, a été condamnée trois fois pour déversement illégal de pétrole et produits chimiques en mer. C’est dire le peu de prise de conscience des compagnies de croisière sur la vulnérabilité de nos milieux marins.
Des croisières plus écolo pour bientôt ?
En 2005, le leader méditerranéen de la croisière « Costa Croisières » et la fondation de préservation de la nature WWF ont signé une alliance visant à protéger la Méditerranée, les Grandes Antilles et le Nord Est brésilien. En 2004, la compagnie a reçu la norme internationale UNI EN ISO 14001 pour son programme de protection de l’environnement.
STX (ex-Chantiers de l’Atlantique) a récemment présenté son projet de paquebot écologique, le « Eoseas ». Il consommerait 50% de carburant en moins, grâce à l’utilisation des énergies du vent et du soleil, et à des moteurs révolutionnaires.
Gestion des déchets et énergies renouvelables
Prévu pour 2014, ce paquebot capable d’embarquer 3 400 passagers, est équipé également de près de 1 000 m2 de panneaux solaires pouvant produire suffisamment d’électricité pour assurer l’éclairage du navire. Équipé d’une centrale au gaz naturel liquéfié (GNL) et d’une injection d’air sous la coque, le « Eoseas » sera aussi construit en matériaux recyclables et réduira considérablement les émissions de gaz (carbone, soufre) dans l’atmosphère. Cinq brevets ont déjà été déposés dans le cadre de ce projet.
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