Au rythme actuel, effréné, avec lequel la biodiversité s’érode, certaines espèces disparaissent avant même d’avoir été répertoriées. Et d’autres subissent le courroux de l’Homme au moment même où il les découvre. C’est notamment le cas au Pérou.
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Comme le révèle l’AFP, un nouvel oiseau y est découvert tous les ans et un nouveau mammifère tous les quatre ans. Or, si la nouvelle pourrait être source de réjouissance, elle l’est beaucoup moins quand il s’agit de considérer les circonstances de ces découvertes. En effet, le Pérou, si riche en biodiversité, attire malheureusement toutes sortes de conquérants, bien plus belliqueux. La forêt amazonienne y représente, là aussi, un eldorado pour les compagnies minières, pétrolières et forestières. Qui se l’approprient bien plus vite que les nombreuses espèces qui la peuplent.
Une biodiversité riche mais extrêmement menacée
Résumons, et rêvons : 25 000 espèces de plantes, 1 800 oiseaux, 515 mammifères et 418 reptiles. Et ces dix dernières années, plus de 1 200 nouvelles espèces de plantes ou d’animaux ont été découverts en Amazonie. Un véritable joyau de biodiversité, que d’aucuns n’hésitent donc pas à braver. Car, en effet, si de nouvelles espèces sont répertoriées si souvent, c’est en dépit des règles de conservation. Ces découvertes s’effectuent, la plupart du temps, au moment même où la forêt amazonienne perd ses droits. Face aux enjeux économiques, rien ne se perd, tout se transforme. Sauf bien sûr la biodiversité. Orpheline au moment même de sa présentation au monde, la diversité du vivant aurait préféré rester dans l’ombre. Des grands arbres. Plutôt que de disparaître sous les coups de pelleteuse.
« Ce type de découverte met au même moment en péril immédiat l’espèce qui se découvre, dans un lieu qui est son unique habitat », déplore à l’AFP Michael Valqui, du WWF Pérou. Et le nombre de concessions octroyées, sur les 700 000 km2 de forêts que compte le Pérou, ne cesse de croître. Tout comme les sentences infligées aux êtres vivants. 16 % du territoire est aujourd’hui régi par les concessions, seules maîtresses en leur demeure. La preuve en est : la biodiversité endémique a beau être florissante, il n’en demeure pas moins que 21 espèces restent en danger critique d’extinction. Conservation (du vivant) ou expansion (des affaires), il faut choisir…