Une catastrophe d’une ampleur rarement constatée a touché le pays le plus pauvre du continent américain. Un séisme de magnitude 7 a frappé l'île dans la nuit, faisant des centaines, voire des milliers de victimes. De nombreux bâtiments publics se sont effondrés, parmi lesquels le palais présidentiel. La secousse a été suivie de deux répliques de magnitude 5,9 et 5,3. Haïti n'avait pas connu une secousse d'une telle violence depuis au moins un siècle, a indiqué l'Institut américain de géophysique. La secousse a duré plus d’une minute.
Laissez un commentaire :
Votre commentaire (min. 40 caractères)
Une catastrophe majeure
L’épicentre a été localisé à 10 km sous terre et à quelques kilomètres de la capitale, Port-au-Prince. Deux des neuf millions d’habitants d’Haïti vivent dans cette région. L'ambassadeur américain évoque une « catastrophe majeure ». De nombreux pays, dont la France, ont déjà proposé leur aide à Haïti. Les autorités locales « n'ont pas encore pu évaluer le nombre de tués et de blessés, mais elles estiment que les dégâts provoqués par le séisme sont gigantesques », a indiqué le quotidien de Saint-Domingue. La Commission européenne a annoncé avoir débloqué trois millions d'euros pour une aide d'urgence à Haïti.
Plusieurs bâtiments, des ministères, le parlement, des hôpitaux ou encore des églises ont été totalement détruits. Le quartier général de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah) a été sérieusement touché. « Pour le moment, de nombreux employés restent portés disparus », a indiqué le chef des missions de maintien de la paix de l'ONU, Alain Leroy. « La situation est extrêmement grave », a affirmé Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Mercredi matin, le secrétaire d'Etat chargé de la Coopération Alain Joyandet a annoncé l'envoi de deux avions d'aide vers l'île des Caraïbes. Ce dernier a déclaré n’avoir aucune information concrète concernant les ressortissants français vivant en Haïti. « Evidemment, nous sommes inquiets car il y a 1 400 Français au total dont 1 200 à Port-au-Prince », a-t-il précisé. A bord des avions, une soixantaine de personnes, dont une moitié de gendarmes et une moitié de sauveteurs et de personnel d'hôpitaux. « Les avions contiendront des vivres et les préfectures de Martinique et de Guadeloupe sont en alerte », a indiqué le secrétaire d'Etat.
La solidarité s’organise sur internet
Dès l’annonce de cette catastrophe, plusieurs groupes ont été créés sur Facebook pour venir en aide aux victimes. Le groupe Earthquake Haïti comptait près de 10 000 membres mercredi matin à 9h00. Le groupe « Venons en aide à Haïti » est destiné à « soutenir moralement et partager de l’information pour les Haïtiens ». Des centaines de personnes y étaient inscrites quelques heures après la première secousse. La star du hip- hop Wyclef Jean, Haïtiano-américain, a lancé un appel aux dons sur Twitter. L’argent récolté ira à son association «Yéle Haïti», créée pour soutenir des projets éducatifs, artistiques ou sportifs sur l’île.