La norme prévoit un retour aux fondamentaux pour les agriculteurs, un changement de mentalité. L’élevage ne doit plus être traité en termes de productivité mais bien conçu dans le respect du bien être des animaux. Pour cela, c’est l’espace de vie qui est repensé : augmentation des surfaces allouées à chaque porc, interdiction d'utiliser des stalles individuelles pour la gestation des truies, amélioration de la qualité des surfaces au sol…
Les éleveurs ont eu 4ans pour mettre en place des solutions. Mais tout ça coute cher. Et la crise n’aide pas ! Au regard des investissements à faire, il est difficile pour certains agriculteurs d’appliquer la mesure. Une solution alternative a été trouvée par certains éleveurs de porc : diminuer leur élevage et ainsi accorder plus de places à chaque porc. Une concession que tous les agriculteurs ne sont pas prêts à faire, craignant une diminution de la productivité. Pourtant, bien être des animaux et rendements sont bien compatibles.
Frédéric, agriculteur dans le nord Aveyron, en est un parfait exemple. Éleveur de porcs depuis une vingtaine d’année, il nous explique que la norme européenne était à ses yeux une nécessité depuis bien longtemps. C’est lors d’un stage en Bretagne qu’il prit conscience des dégâts causés par un élevage trop intensif. Persuadé qu’un autre mode d’élevage était possible, il décida donc de concentrer le sien sur le bien être des animaux et donc d’élever moins mais mieux. « Les animaux ont besoin d’espaces. Les normes prévoyaient 0.65m² pour chaque truie. C’est trop peu. J’ai donc décidé d’en accorder 2m² pour chacun. Bien sur, cela ne me permet pas d’élever autant de porcs que mes confrères. » Mais pourtant, Frédéric arrive à égaler leur productivité. « Il fallait trouver des alternatives pour améliorer les conditions d’élevage. En créant un grand parc libre pour accueillir les animaux au lieu de les enfermer individuellement dans des cages, ils se sentent mieux, ne sont pas stressés et du coup vivent plus longtemps. C’est donc moins de maladies à traiter, moins d’antibiotiques à prescrire et au final des animaux en meilleure santé».
Pour notre agriculteur, il faut pousser plus loin encore. « Des alternatives écologiques sont possibles pour nous permettre de réduire notre consommation en améliorant en plus le bien être de nos animaux. Les déjections animales peuvent par exemple être utilisées pour créer de l’énergie avec du biogaz. Elles peuvent être aussi utilisées en tant que fertilisant pour produire nous même l’alimentation nécessaire à l’élevage. » Il faut maintenant espérer que tous les éleveurs prennent les bonnes initiatives.
La vidéo est à voir ici.
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