Réchauffement climatique : NKM présente un plan d’adaptation de plus de 200 mesures
La ministre de l'Ecologie Nathalie Koscuisko-Morizet a présenté mercredi 20 juillet un plan d'adaptation au changement climatique pour la période 2011-2015. Les quatre axes de ce plan de 171 millions d'euros sont l'économie et l'optimisation de l'utilisation de l'eau, la santé, l'aménagement du territoire, et les forêts. Il s’agit d’une première Européenne.
« Globalement, nous nous dirigeons d'ici à la fin du siècle vers un scénario de hausse des températures, d'épisodes de sécheresse plus fréquents et plus intenses, et de baisse des précipitations » (Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie)
Fontes des glaciers, périodes de sécheresse plus fréquentes ou encore hausse des températures sont attendues dans les prochaines années.... et la France n’y échappera pas. Alors autant s’y préparer, le plus rapidement possible. « Le changement climatique est déjà en cours, il faut donc s'y adapter », explique la ministre de l'Ecologie dans un communiqué. « On n'en connaît pas encore l'ampleur mais on sait que le mouvement est inéluctable ».
« La responsabilité de l'Etat est de prévenir la vulnérabilité », a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet en présentant les 80 actions déclinées en plus de 230 mesures et recommandations à mettre en œuvre d’ici 2015.
Ce plan d’adaptation regroupe des thèmes aussi divers que l’agriculture, la santé, la forêt ou l’urbanisme. Il s’agit pour l’essentiel de renforcer les dispositifs de recherche et de surveillance et d’intégrer dès maintenant la problématique du changement climatique dans les investissements d’avenir.
« Nous travaillons à l’horizon 2100, avec de grandes marges d’incertitude », explique-t-on au ministère de l’Ecologie. « Dès lors, toutes les mesures préconisées dans ce plan, qui sera révisé tous les cinq ans, doivent être réversibles et ‘sans regret’, c’est-à-dire bénéfiques quel que soit notre futur environnement ».
2 à 3,5 degrés de plus pour la France
Le plan se base sur les modèles développés par l’institut Pierre-Simon Laplace et Météo France, qui prévoient une hausse de la température annuelle moyenne dans l’Hexagone allant de 2 à 3,5 degrés. Le premier objectif concerne la gestion de l’eau. La multiplication prévue des épisodes de sécheresse d’ici à la fin du siècle va en faire une ressource de plus en plus rare, en particulier dans les régions déjà déficitaires. NKM fixe donc à tous les usagers un objectif de réduction de 20 % des consommations d’ici à 2020.
La France a déjà connu cette année son printemps le plus chaud depuis le début du XXème siècle, et le plus sec depuis 1959, selon le bulletin semestriel récemment publié par Météo France. Quelque 70 départements sont concernés par des restrictions d’usage de l'eau, soit près de 73 % du territoire métropolitain.
En ce qui concerne les centrales nucléaires, qui ont besoin de grandes quantités d’eau pour refroidir leurs réacteurs, elles devront « améliorer leurs performances en termes de prélèvements et de consommation ». Et pour les inondations, le ministère de l’Ecologie propose que le changement climatique soit d’ores et déjà intégré dans les plans locaux d’urbanisme.
Les allergies au cœur du plan santé
Dans le domaine de la santé, les épisodes de canicule ne sont pas la seule préoccupation de l’Etat. Il souhaite aussi que s’améliorent les connaissances sur le développement des allergies et l’implantation de parasites auparavant absents du territoire. Ainsi sera créé au sein du Haut conseil de la santé publique un groupe d’experts permanent chargé de surveiller pollens et moucherons. Le Comité français d'observation des allergies (CFOA), parlant au nom des « 16 millions de Français qui souffrent d'allergies et qui ont trop souvent le sentiment de ne pas être entendus », a insisté pour que le plan se traduise en « mesures concrètes ».
D’autres recommandations sont par ailleurs déclinées, notamment pour les secteurs du tourisme (déjà concerné par la baisse de l’enneigement) et de la forêt (menacée par les nombreux incendies d’été). Cette dernière fera l’objet d’une attention particulière : « Il va falloir diversifier les espèces, notamment développer des espèces plus résistantes aux sécheresses », selon NKM. Le hêtre sera l’espèce la plus concernée, car la plus fragile.
Pour financer ce plan d’adaptation, estimé à 171 millions d’euros, la ministre de l’Ecologie propose d’engager une réflexion sur la participation des « activités qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre ou une sollicitation des activités et des personnes qui s’installent dans des zones à risque ».