Le sol est craquelé par endroit et certaines récoltes sont déjà compromises… Au milieu de son champ de blé, un agriculteur explique sur BFM TV : « Il ne me vient même pas jusqu’à la hauteur du genou. En année normale, il m’arrive à la taille : il y a eu un manque d’eau, la végétation n’a pas pu se développer ». Alors qu’une irrigation anticipée des cultures s’impose de façon à sauver les récoltes et à assurer un revenu décent aux agriculteurs, des mesures de restriction d’usage de l’eau ont été prises. Dix-sept départements sont concernés par au moins un arrêté préfectoral en vigueur au 6 mai 2011. Parmi les plus durement touchés par ces dispositions, on recense les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente, la Charente-Maritime, le Val-de-Marne, la Dordogne, le Lot, la Nièvre et l’Oise.
Laissez un commentaire :
Votre commentaire (min. 40 caractères)
58 % des nappes plus basses que les années précédentes
D’après la note d’information du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le niveau des nappes est hétérogène d’une région à l’autre. La situation au mois d’avril est la suivante : environ 58 % des réservoirs affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest. On peut citer les nappes de Beauce, du Lutétien et du Champigny en Ile-de-France, ou encore les nappes du bassin de la Garonne en Midi-Pyrénées. Cinq années consécutives de déficit pluviométrique expliquent la baisse significative des réserves d’eau du pays. L’Est et le Sud/Sud-Est de la France présentent, en revanche, des niveaux plus favorables.

Une pluviométrie capricieuse
La pluviométrie s’est révélée inattendue et contrastée depuis septembre dernier. Si certaines régions telles la Bretagne, les Cévennes, le Cantal ou la Côte d’Azur ont reçu des précipitations efficaces excédentaires, la quasi-totalité du pays est en situation déficitaire. Et les fortes chaleurs du début du mois d’avril n’ont rien arrangé : les sols superficiels sont à ce jour presque partout plus secs que la normale, tout particulièrement l’Ouest ainsi que le Nord et le Nord-Est du pays. En Champagne-Ardenne, « on attend avec beaucoup d'impatience des pluies importantes, sinon ces cultures risquent un fort déficit de l'ordre de 50 % », a expliqué Gilles Debaire, président de l'association pour la gestion de la ressource en eau agricole et ses usages (Agreau 51), à l’AFP. « Sans pluie à partir de maintenant, on s'engage chaque semaine vers une perte progressive du potentiel de rendement », a-t-il ajouté.
Les précipitations efficaces représentent la fraction d’eau qui s’écoule à la surface ou s’infiltre dans le sous-sol, c’est-à-dire celle qui n’est ni évaporée ni absorbée par les plantes (phénomène d’évapotranspiration). Ce sont elles qui vont alimenter les réservoirs d’eau souterraine. Le niveau des nappes dépend de la pluviométrie hivernale, qui constitue la période de recharge.