Les ONG écologistes attendaient beaucoup de ces dix jours de réunion entre les Etats pêcheurs de thon rouge. Leurs souhaits : réduire le quota des saisies en Méditerranée à 6 000 t pour 2011, et instaurer des sanctuaires dans les zones de reproduction. Mais il n’en fut rien : la CICTA a finalement adopté une limite de la pêche à 12 900 tonnes en 2011, contre 13 500 t en 2010. Statu quo.
Laissez un commentaire :
Votre commentaire (min. 40 caractères)
MOTS-CLES :
thon rouge, pêche, quotas de pêche, CICTA, PEW, Greenpeace, EELV, emplois, Bruno Le Maire, biodiversité, espèces menacées
« Une fois de plus, on a refusé au thon rouge la protection dont il avait désespérément besoin », a regretté Sue Liebermann, responsable de la politique des pêches de l'ONG américaine PEW. Pour Greenpeace, cette décision a « conduit le thon rouge dans le couloir de la mort ». La délégation américaine elle-même n’en est pas satisfaite : « Je ne peux pas dire que nous avons agi en conformité avec le principe de précaution comme je l'aurai souhaité », a déclaré Russel Smith, son chef.
Chez Europe-Ecologie-Les Verts, on estime que la « pêche industrielle a gagné » : « Il faut clairement en finir avec ces pratiques dont les intérêts sont uniquement à court terme sans se soucier de la pérennité des stocks ou de l’avenir de la pêche artisanale ». Tandis que le PS fustige une « position française défendue par Bruno Le Maire profondément erronée » : « Non seulement elle est très dangereuse pour la ressource, mais en plus, en défendant la pêche industrielle, elle promeut un modèle de pêche qui ne crée que peu d’emplois ».
Justification…
Pour le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, justement, la France a agi dans l’intérêt de l’emploi : répondant aux critiques, il se dit surpris « qu'en période de crise économique comme celle que nous connaissons, on traite un peu à la légère les emplois de pêche ». Et d’ajouter : « Je souhaite qu'on les traite comme tous les emplois de pêche européens, avec plus de considération. Je le dis pour le thon rouge comme pour toutes les autres espèces ».
D’ailleurs, M. Le Maire juge que le nouveau quota, « fondé exclusivement sur les avis des scientifiques », assure « l'équilibre entre le respect de la ressource et le maintien du tissu socio-économique sur le long terme ». Tout comme la Commission européenne, qui y voit « un pas dans la bonne direction pour une gestion durable du thon » : « C'est important non seulement pour les eaux et les stocks de la CICTA mais aussi pour la gestion des pêches dans le monde et pour l'Union européenne ».