Un « vrai désastre écologique » : c’est l’expression qu’avait employée la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno après la rupture du pipeline… A juste titre : la réserve naturelle de Coussouls de Crau, dernière steppe sèche du continent, classée par les autorités françaises depuis 2001 et inscrite sur le réseau Natura 2000, abrite par exemple le faucon crécerelette (espèce autrefois menacée dont 95 % de la population a trouvé refuge sur le site). Elle accueille également le criquet de Crau et le ganga cata, un oiseau endémique.
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Et pourtant, un an après la catastrophe (5 hectares furent touchés), le pétrole souille toujours le sol : « Par rapport aux 4 500 tonnes d’hydrocarbures qui ont été déversées, on évalue à entre 500 et 1 500 tonnes ce qui reste dans les terres », a indiqué à l’AFP Emilie Batt, chef du service environnement de la SPSE. Et ce, malgré la mise en place d’une installation de dépollution de la nappe phréatique (atteinte deux mois après l’accident), l’extraction de « 66 000 tonnes de terre » (27 000 rotations de camions ont été nécessaire à cette opération), et la mobilisation de 50 millions d’euros.
Scepticisme à la Crau
Les responsables de la réserve doutent de plus de la bonne foi de la SPSE : « On n’arrive pas à suivre SPSE sur les chiffres qu’elle annonce pour le pétrole résiduel », a expliqué à l’AFP Axel Wolff, garde du Conservatoire Etudes des écosystèmes de Provence (CEEP) et responsable de la réserve. « Il y a quelques mois, ils disaient qu’il y avait encore 2 500 tonnes. Si on reprend les calculs qu’ils ont fait jusqu’ici et qu’ils estimaient fiables il n’y pas longtemps encore, on devrait être à 2 300 tonnes. On voudrait que tout cela soit éclairci ».
Et d’ajouter, au sujet de la réhabilitation du site : « Ce qu’ils préconisent maintenant, c’est de remblayer en laissant le pétrole résiduel dans le sous-sol en argumentant que ce pétrole n’aura pas d’influence sur l’environnement ». Alors M. Wolff réclame la tierce expertise demandée par les services de l’Etat pour y voir plus clair.
Ces résultats seront probablement connus le 17 août lors d’une réunion qui réunira tous les acteurs du dossier. En attendant, Mme Jouanno se rendra sur place demain (10 août) pour suivre l’évolution des opérations menées par la SPSE.