Les élus verts du Conseil municipal de Paris font monter la pression. Dans un communiqué paru hier (2 août), ils exhortent la mairie à déposer un dossier de candidature pour faire de la capitale une ZAPA, une zone d’action prioritaire pour l’air. Cette mesure intégrée au Grenelle II offre à toute ville de plus de 100 000 habitants la possibilité d’expérimenter une limitation de circulation : « Dans les communes ou groupements de communes de plus de 100 000 habitants où une mauvaise qualité de l’air est avérée, notamment par des dépassements de normes réglementaires ou des risques de dépassements de ces normes, une zone d’actions prioritaires pour l’air, dont l’accès est interdit aux véhicules contribuant le plus à la pollution atmosphérique, peut être instituée, à titre expérimental, afin de lutter contre cette pollution et notamment réduire les émissions de particules et d’oxydes d’azote » (article 182).
Les élus écologistes dénoncent une pollution particulaire chronique dans la capitale. Denis Baupin, adjoint chargé de l’environnement au Conseil de Paris, se veut pourtant rassurant sur les intentions des Verts : « Il ne s’agit pas de sanctionner les automobilistes mais d’envoyer un signal aux conducteurs et aux constructeurs pour choisir et construire des véhicules adaptés aux villes ».
La limitation de circulation est déjà opérationnelle dans de nombreux pays de l’Union européenne. Londres et Stockholm font figure de pionniers après avoir institué un péage urbain en 2008. L’Allemagne rattrape peu à peu son retard avec un système de zonage selon le potentiel pollueur des véhicules.
La France passe pour le cancre de la classe européenne, donc. Sa capitale a jusqu’au 31 octobre (date limite de dépôt de candidature ZAPA) pour montrer qu’il fait bon de prendre l’air à Paris… aussi.