Environnement
OGM : le point sur une agriculture controversée
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- « Les risques de contamination dans l'eau, dans le sol, sur les animaux, tout cela est avéré. Ce n'est donc pas seulement une question de santé publique, c'est une question d'environnement, de biodiversité, et de possibilité pour les autres formes d'agriculture d'exister »
Commençons par la définition brute d’un organisme génétiquement modifié (OGM). Il s’agit d’un organisme dont on a modifié le matériel génétique par une technique nouvelle, dite de génie génétique, pour lui conférer une caractéristique ou une propriété nouvelle. Objectif pour les OGM commercialisés en agriculture ? Leur apporter des caractéristiques héréditaires nouvelles pour leur permettre de mieux tolérer un herbicide, ou de produire un insecticide. Ce processus s’inspire des techniques de sélection ou de mutation, qui existent déjà dans le monde agricole.
En 2007, on recensait 114,3 millions d’hectares de plantes transgéniques cultivées dans le monde. Douze millions d’agriculteurs, de 43 pays, se partageaient ces terres. Leurs récoltes les plus importantes concernent à 57 % le soja tolérant à un herbicide, à 17 % le maïs tolérant à un herbicide et résistant à un insecte et à 9 % le coton résistant à un insecte. Le colza et la luzerne se partagent le reste.
Mais revenons un instant aux origines de la transformation.
1983 : la première plante transgénique obtenue, du tabac au stade expérimental.
1986 : la naissance des cultures expérimentales.
1988 : la première céréale transgénique obtenue, du maïs résistant à la kanamycine.
1994 : les Etats-Unis commercialisent la première plante transgénique, une tomate à maturité retardée.
1997 : première autorisation de culture transgénique, du maïs résistant à la pyrale (insecte).
1998 : l’Union Européenne autorise la culture de quinze variétés de maïs transgénique.
1999 : on dénombre déjà 40 millions d’hectares de plantes transgéniques dans le monde.
Comment fabrique-t-on du maïs transgénique ? Quel chemin poursuit-il jusque dans notre assiette ?
1. On isole dans un organisme vivant un gène exprimant un caractère intéressant. Par exemple, le Bt, toxique pour la pyrale, insecte dévoreur de maïs. Ce gène, parfois associé à un gène de résistance aux antibiotiques est introduit dans un fragment d’ADN. Ce fragment est ensuite multiplié dans des bactéries, puis purifié et projeté sur les cellules de la future plante OGM.
2. Les cellules végétales ainsi modifiées donnent des plants cultivés sous serre. On sélectionne les plants qui transmettent le mieux le nouveau caractère attendu.
3. Un champ d’essais fait l’objet d’un ensemencement.
4. D’une durée de cinq à six ans, les essais permettent de mesurer la résistance de la plante à un herbicide ou un insecte et d’évaluer les éventuels effets sur l’environnement.
5. La présence d’ingrédients dérivés d’OGM supérieure à 0,9 % dans les aliments destinés à la consommation humaine est mentionnée sur l’étiquette.
D’autres variétés de plantes transgéniques sont actuellement à l’étude. Les scientifiques voudraient permettre d’améliorer le rendement des plantes cultivées en y intégrant des gènes impliqués dans la réponse des plantes aux facteurs de stress (températures extrêmes, insectes ravageurs).
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Yann Cohignac
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