Environnement
Réchauffement climatique : les oiseaux migrateurs doivent s’adapter… ou s’éteindre
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- « 75 % des oiseaux européns étudiés présentent des effectifs en déclin »
C’est un fait : le réchauffement climatique influe sur la biodiversité. Mais intéressons-nous ici aux oiseaux migrateurs. Loin de tous réagir sur le même mode, ils subissent tout de même de plein fouet les conséquences du réchauffement de la planète. Certains décalent leur migration, d’autres l’abandonnent. En un mot, ils s’adaptent. Pour ne pas mourir.
« Tout le monde pressentait que quelque chose était en train de se passer, mais personne ne pensait que le réchauffement climatique avait déjà de telles conséquences », prévient Philippe Dubois, de la ligue ROC pour la protection de la faune sauvage. Selon une étude menée par l’université de Durham (Royaume-Uni), 75 % des oiseaux européens étudiés présentent des effectifs en déclin. Solution de repli : migrer vers des altitudes plus élevées, ou plus au Nord. Mais cette alternative présente certaines limites. A terme, ces espèces pourraient disparaître des contrées qui, à l’origine, représentaient un Eldorado.
Certains oiseaux s’adaptent
Bien que la nature ait une faculté d’adaptation exceptionnelle, le rythme aujourd’hui imposé par l’Homme semble bien trop rapide pour certains volatiles. Plusieurs scénarii s’offrent ainsi à nos yeux ébahis. Même si l’hirondelle ne fait pas le printemps, il semblerait dorénavant que la cigogne fasse l’hiver…en Alsace ! Une telle faculté d’adaptation est étonnante et pourrait même se révéler salvatrice. Or, tous les oiseaux n’ont pas cette faculté.
D’autres subissent
Prenons le cas du gobe-mouches noir. Plus petit qu’un moineau, il se nourrit essentiellement de chenilles qui elles, ne font leur apparition que lorsque le temps est clément. Le dérèglement climatique ayant produit son effet, elles sont moins nombreuses lors de la période de reproduction de l’oiseau (avril), le privant ainsi d’un apport nutritif essentiel. Les chercheurs estiment donc que, depuis 1980, 90 % d’entre eux ont payé de leur vie cette mauvaise synchronisation. Un lourd tribut imposé par l’empreinte de l’Homme.
55 % des espèces en déclin
Même constat pour la mésange et l’épervier. Insensibles au réchauffement climatique, ces oiseaux ne s’adaptent pas à l’arrivée précoce ou tardive de leur nourriture et voit ainsi leur population décroître sensiblement . Cette tendance n’est malheureusement pas circonscrite à l’Europe. En septembre dernier, l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie a aussi mis en évidence le déclin de certaines populations dû au réchauffement climatique. Dans cette zone, 41 % des espèces volatiles étudiées ont subi une perte considérable de leurs congénères. Ce chiffre atteint même les 55 % dans les contrées asiatiques.
A défaut de se rallier au pessimisme ambiant, il est tout de même encourageant de rappeler la faculté d’adaptation de certaines espèces. S’adapter ou mourir, Darwin l’a expliqué, certaines espèces continuent de le prouver.
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Albane Wurtz
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