Environnement
Désaccord du ministère de l'Environnement allemand sur la fertilisation des océans
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- « L’effet de ce fer versé sous forme de nanoparticules encore imprévisibles pourrait créer une possible réaction chimique qui produirait un gaz à effet de serre, le protocole d’azote, plus nocif encore que le CO2 »
Après de nombreux va-et-vient et déclarations divergentes entre le ministère de la Recherche et le ministère de l’Environnement, Berlin a finalement donné son accord à la mission scientifique visant à répandre quelque 6 tonnes de fer dans les zones océaniques.
« A l’issue d’une étude de rapports d’experts, je suis convaincue qu’il n’y a aucune objection scientifique ou légale (…) à l’encontre de l’expérience LOHAFEX », a ajouté la ministre allemande de la Recherche, Annette Schavan.
Le phytoplancton, absorbeur de CO2
Le projet germano-indien baptisé LOHAFEX, soutenu par l’Institut de recherche polaire allemand Alfred Wegener (AWI) et l’Indian Science Council a pour objectif de mesurer l’effet potentiel du phytoplancton sur la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère.
Les microalgues marines, joueraient, un rôle clé dans le niveau mondial de carbone car elles absorbent le dioxyde de carbone situé dans l’eau et l’atmosphère autour d’elles, selon l’Institut. Pour en mesurer l’efficacité, la mission scientifique, dont le bateau Polarstern qui a quitté le Cap le 7 janvier avec 48 scientifiques à bord, va déverser près de six tonnes de fer dans les zones océaniques d’un total de 300 km3 afin d’y favoriser le développement de la microalgue.
Des effets secondaires imprévisibles
Si LOHAFEX doit contribuer à une meilleure compréhension du rôle des océans dans le cycle du carbone et permettre de mesurer l’effet de ces algues sur les émissions de CO2 dans l’atmosphère, des conclusions ont déjà été recueillis auparavant. En Avril 2007, la revue Nature avait révélé que verser du fer dans les océans serait 10 à 100 fois moins efficace que le processus naturel, 90 % du fer versé se perdant dans les océans. Pire encore, selon certains experts, des effets secondaires sont à craindre. L’effet de ce fer versé sous forme de nanoparticules encore imprévisibles pourrait créer une possible réaction chimique qui produirait un gaz à effet de serre, le protocole d’azote, plus nocif encore que le CO2.
Désaccord au sommet de l’Etat
Le ministère de la Recherche qui soutient le projet, s’est vu confronté aux vives contestations du ministère de l’Environnement qui lui a demandé « d’arrêter immédiatement » le projet germano-indien. Le ministre de l’Environnement, Sigmar Gabriel a soutenu que l’expérience était en contradiction avec le moratoire contre la fertilisation artificielle des océans décidé lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité en mai à Bonn. Monsieur Gabriel a d’ailleurs ajouté dans un courrier destiné à la ministre de la Recherche, Annette Schavan, que « la démarche encadre la crédibilité de l’Allemagne et son rôle de fer de lance dans la protection de la diversité biologique ».
Le ministère de la Recherche ne se laisse pas faire. Alors que l’Institut de Recherche (AWI) invoque une clause de la convention stipulant que le moratoire ne concerne pas « des recherches scientifiques à petite échelle », le ministère lui explique qu’ils partent du principe que l’AWI et l’Indian Science Council ont vérifié que l’opération ne présentait aucun risque » et que par ailleurs, l’AWI se serait mis d’accord en amont avec le ministère de l’Environnement affirmait à l’AFP le secrétaire d’Etat au ministère de la Recherche.
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