La semaine dernière, Christophe de Margerie, DG de Total, jugeait inéluctable la hausse du prix de l’essence jusqu’à 2 euros. Nous n’en sommes pas encore là, mais presque : le super sans plomb 95 a atteint en moyenne 1,5383 euro/litre, ce qui représente un record historique en France. Le PS réclame la mise en place d’un système de blocage des tarifs pour enrayer cette envolée…
« Le super à 2 euros, cela ne fait aucun doute. La vraie question, c'est quand ? » (Christophe de Margerie, DG de Total)
Le prix du super sans plomb 95 avait déjà atteint un niveau historique la semaine du 8 avril : 1,5304 euro le litre. Mais la semaine dernière, le record a été battu : 1,5383 euro le litre, selon les résultats publiés aujourd’hui (lundi 18 avril) par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC). Quant au super sans plomb 98, son prix moyen est de 1,5752 euro/litre : du jamais vu (1,5676 euro/litre la semaine du 8 avril) ! Il n’y a finalement que les tarifs du gazole qui, bien qu’en progression (1,3719 euro/litre), n’aient pas crevé le plafond (1,4541 euro/litre en mai 2008).
« Le super à 2 euros, cela ne fait aucun doute. La vraie question, c'est quand ? Il faut espérer que cela n'arrive pas trop vite, sinon les conséquences seront dramatiques », avait prévenu la semaine dernière Christophe de Margerie dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, provoquant la colère de Nicolas Sarkozy (« Les propos de M. de Margerie sont indécents. Je vais m’en occuper ! », avait aussitôt réagi le président de la République). Le patron de Total avait-t-il raison ?
Peut-être. Car la flambée des cours du pétrole est provoquée par les troubles politiques en Lybie et au Moyen-Orient… Troubles dont la fin ne semble pas être pour demain…
Le PS demande le blocage des prix de l’essence
Pour éviter d’en arriver là, le sénateur socialiste David Assouline a réclamé aujourd’hui « l'annulation des hausses. Que le gouvernement prenne vraiment la mesure de l'urgence sociale, en luttant effectivement contre la précarité énergétique avec une tarification progressive ». Et d’ajouter lors du point presse hebdomadaire du PS : « Nous disons que le Premier ministre prenne un décret bloquant le prix de l'essence ».
Une telle disposition, aujourd’hui également défendue par Jean-Marc Ayrault et Ségolène Royal, a déjà été mise en place « par Pierre Bérégovoy en 1990 pour une durée exceptionnelle de six mois, se référant à l'article L 410-2 du Code du commerce », a-t-il rappelé.