Lors d’une visite des canyons sous-marins au large de Cassis lundi 24 août, Jean-Louis Borloo a annoncé que la France avait décidé de déclarer, auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU), une zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée. La France dispose du deuxième domaine maritime mondial, avec près de 11 millions de kilomètres carrés.
La notion de zone économique exclusive est régie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982. Dans une ZEE, l’Etat côtier a des droits souverains en ce qui concerne l’exploration et l'exploitation, la conservation et la gestion des ressources naturelles. Ce texte donne également des droits au pays vis-à-vis de l'exploitation de la zone à des fins économiques, telles que la production d'énergie à partir de l'eau, des courants et des vents.
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Changement de cap !
« C’est un changement de cap qui vise à protéger la pêche française, mais surtout à protéger les poissons et éviter le venue de flottes puissantes et armées en Méditerranée», a déclaré Jean-Louis Borloo. Avant cette nouvelle initiative destinée à renforcer la protection de l’environnement, la France avait déjà créé en Méditerranée une zone de protection écologique. Mais elle ne prenait pas en compte la lutte contre les pollutions.
« Le gouvernement français a décidé de décréter une ZEE en Méditerranée (...) sur le périmètre approximatif de 70 milles qui correspond à la zone actuelle de protection écologique que nous avons déjà », a indiqué le ministre de l’Ecologie à l’occasion de son passage dans les Bouches-du-Rhône. « Nous changeons de politique parce que les prélèvements sur les ressources, notamment halieutiques, qui viennent des bateaux du monde entier sans aucun contrôle, sauf dans les eaux territoriales de 15 milles, ne sont pas supportables », a-t-il ajouté.
Les pêcheurs satisfaits
Le comité national des pêches maritimes et des élevages marins s’est réjoui de cette annonce. En effet il demandait au gouvernement de créer cette ZEE depuis 2006. « Cela va nous donner des moyens de contrôle même s'il n'est pas question de fermer des pêches », a-t-il déclaré. « Les professionnels de la pêche en Méditerranée réclamaient une zone de gestion halieutique, calquée sur la zone de protection écologique, pour mieux contrôler ces eaux. La ZEE va au-delà de la gestion de la pêche puisque cela concerne aussi par exemple le sous-sol », a précisé le comité.