Économie
Le commerce équitable se cherche une éthique
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- © Mélissa Bradette - Fotolia.com
- « Multipliées par 70, les ventes de produits issus du commerce équitable alimentent un marché européen d’un milliard d’euros »
Depuis samedi dernier (9 mai) et jusqu’au 24, se tient la Quinzaine du commerce équitable. L’occasion, par le biais de diverses manifestations dans toute la France, de réitérer l’importance de ce mode de consommation durable. A l’approche de cette célébration, de nombreuses organisations ont cru bon de jeter un pavé dans le marc de café. Le commerce équitable c’est bien, quand c’est encadré, c’est mieux…
Au cours de la décennie passée, les ventes de produits issus du commerce équitable ont bondi. Multipliées par 70, elles alimentent un marché européen équitable d’un milliard d’euros. En plein essor, favorisé vraisemblablement par la prise de conscience écologique, le marché du commerce équitable n’en demeure pas moins sporadique. Pour contribuer à sa constante démocratisation, la Quinzaine du commerce équitable organise dans toute la France des manifestations aussi riches que variées jusqu’au 24 mai. Pour vous en donner une légère estimation, en voici une microscopique sélection.
A la découverte du commerce équitable
A Bordeaux (33), du 9 au 23 mai, vous pourrez procéder à une dégustation de produits équitables et biologiques à la Boutique. Du 11 au 22 mai, la mairie de la Garenne-Colombes (92) organise une exposition sur le commerce équitable. Ce soir, à Paris, dans la salle des fêtes de la mairie du IVe arrondissement, vous pourrez participer à une table ronde sur les nouveaux enjeux de distribution de la filière équitable. Demain, le 12 mai, de 19h à 22h, un repas équitable sera offert aux habitants du Mans. Rendez-vous à la FJT le Flore ! Enfin, mercredi 13, de 14h30 à 17h30, deux cérémonies du thé vous seront décryptées chez Lou’Bess à Marseille. Vous pourrez ainsi découvrir les différences entre les cultures marocaine et sénégalaise quand vient l’heure du thé.
Une incohérente multiplication de labels
Mais cette Quinzaine est aussi l’occasion, pour certains organismes, de faire part de leur inquiétude quant à la garantie de qualité des produits du commerce équitable. Alors qu’en 2006 avait été créée la Commission Nationale du Commerce Equitable (CNCE), aucune réunion ni aucune avancée n’ont encore été constatées. Indignation du côté des acteurs du commerce équitable qui craignent une reprise du concept par certains, peu attachés aux valeurs de consommation responsable. « Il faut mettre de l’ordre car il y a une multiplication des labels qui relèvent plus du développement durable que du commerce équitable. Le démarrage de la CNCE permettra de faire le tri », espère Jean-Pierre Blanc, directeur général de la société de café équitable Malongo. A travers un communiqué de presse, la fédération Artisans du monde, Max Havelaar et la plate-forme pour le commerce équitable ont rejoint ce sentiment. Ils annoncent accueillir avec satisfaction mais vigilance la mise en place prochaine de la CNCE.
Création de la Commission Nationale du Commerce Equitable
En effet, la semaine dernière, Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat chargé du Commerce et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie avaient annoncé la constitution imminente d’un groupe de travail qui devra rendre ses conclusions dans les trois mois afin d’aboutir à la création effective de la CNCE avant la fin de l’année. Annonce à laquelle ont répondu les trois associations d’une même voix : « Nous espérons vivement que cette commission contribuera à protéger le commerce équitable contre les possibles récupérations et empêchera la reconnaissance de pratiques de commerce équitable au rabais ». Ce qu’elles voudraient, c’est que cette structure participe à la bonne utilisation du concept « commerce équitable ».
Si Max Havelaar labellise 90 % des produits, les 10 % restants le sont par d’autres organismes qui appliquent leurs propres critères. Aucune cohérence n’est effective dans ce domaine. Pratique extrêmement dommageable pour l’image du commerce équitable. En 2006, la répression des fraudes avait constaté de nombreuses dérives, notamment que certains produits comprenaient moins de 25 % d’ingrédients équitables dans leur composition. D’où la nécessité d’une structure officielle chargée de surveiller et de faire appliquer les mêmes critères stricts à tout produit se réclamant du commerce équitable…
Pour connaître en détails les manifestations organisées dans toute la France, consultez le site de la Quinzaine
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Albane Wurtz
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- georgea, 12 / 05 / 2009 - 10:36
- “Je suis d'accord avec cet article: il faut des standards pour le commerce équitable. Sans des standards, ça ne veut plus rien dire...”
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